Sen24.info – (Dakar) Malgré les efforts des autorités pour fixer le prix de la baguette de pain à 150 francs, les consommateurs sénégalais ne sont pas encore sortis d’affaire. Une crise du pain semble imminente. «D’ici un mois, il y aura encore une crise du pain», a prévenu Amadou Gaye, président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS), lors de la Semaine du pain, qui avait pour thème : «Changeons nos habitudes alimentaires pour une souveraineté alimentaire.»
Selon lui, les «boulangers sont épuisés et plusieurs boulangeries ferment leurs portes». Il attribue cette situation à plusieurs facteurs : «nous subissons une forte pression fiscale, le prix du pain est inadéquat, et l’État n’a pas respecté ses engagements, notamment concernant le décret 22/77 et les subventions pour l’électricité», a-t-il dénoncé. Il a ensuite adressé deux messages, l’un à l’État et l’autre aux consommateurs. Il appelle à une réduction des importations de farine de blé et à la promotion des farines locales. «La souveraineté alimentaire ne doit plus être un simple slogan, mais une réalité. Nous avons travaillé avec le BOS pour développer un programme d’Import Substitution. Il est impossible de bloquer les importations de blé, car les consommateurs aiment la baguette française. Cependant, nous voulons réduire ces importations en les remplaçant par du mil et du maïs. Pour cela, il faut une nouvelle politique agricole qui augmentera la production de céréales et fera baisser les prix. Actuellement, l’État applique une taxe de 0% sur la farine de blé tout en taxant les farines locales, ce que nous voulons voir changer», a plaidé Amadou Gaye.
Pour lui, afin d’éviter une nouvelle crise du pain, il est impératif de changer de paradigme.