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Un jeune homme condamné à 2 ans ferme pour séquestration et tentative de viol

Sen24.info – (Dakar) Agé de 25 ans, M. Diallo de nationalité guinéenne et domicilié à Ouest-Foire, a été déclaré coupable pour des faits d’attentat à la pudeur avec violence. Il a été condamné, hier, par la chambre correctionnelle à 2 ans d’emprisonnement ferme.

Attrait à la barre du tribunal correctionnel de Dakar, le sieur Diallo est poursuivi par la plaignante, Nafissatou Diop, qui partage avec le prévenu la même demeure à Ouest-Foire. Elle accuse le mis en cause d’avoir tenté de la violer. Les faits remontent au courant de ce mois de juin. En effet, la demoiselle avait sollicité nuitamment la compagnie du sieur Diallo pour l’accompagner au niveau de la Brioche Dorée du quartier pour acheter de quoi assurer le dîner pour sa famille. C’est ainsi que le prévenu qui, au-delà de son statut de gardien dans la demeure est aussi chauffeur particulier, a pris son véhicule pour déposer N. Diop à l’endroit demandé. Aussitôt après avoir effectué son achat, N. Diop se verra proposer un moment de promenade par M. Diallo qui lui demande à son tour de l’accompagner à Grand-Dakar.

Face au juge, le prévenu raconte et réfute les faits qui lui sont reprochés. « C’est à 00H30 minutes que nous avions quitté Ouest-Foire pour nous rendre à Grand-Dakar. Au départ, c’est elle qui est venue me demander de l’accompagner à la Brioche Dorée. Après son achat, je lui ai dit que je devais passer à Grand-Dakar récupérer mon argent chez un ami et je lui ai proposé de me tenir compagnie si toutefois cela ne lui posait aucun problème. Elle m’a répondu qu’elle devait d’abord apporter le diner avant d’y aller. Nous sommes repartis avant qu’elle ne ressorte pour m’accompagner à Grand-Dakar », a expliqué le mis en cause. Interpellé sur les accusations de tentative de viol sur la fille, M. Diallo livre sa version des faits.

« Arrivé à Grand-Dakar, je l’ai laissé dans le véhicule pour aller voir mon ami, puis, je suis revenu pour qu’on rebrousse chemin. En cours de route, elle reçoit un appel de son petit ami à qui elle mentait d’ailleurs en lui disant qu’elle était à la Brioche Dorée, ce qui était évidemment faux. À hauteur de l’Ecole normale, je lui ai demandé de prendre un taxi si toutefois elle était pressée de rentrer, mais elle refusera m’agaçant avec des propos qui me déconcentraient alors que je conduisais. Je me suis arrêté avant de lui intimer l’ordre de s’assoir sur le siège arrière. C’est lorsque je discutais avec elle sur le siège arrière du véhicule qu’un jeune homme a approché et N. Diop en profité pour m’accuser de vouloir la violer, là j’ai sécurisé les portes du véhicule et j’ai refusé d’ouvrir la porte parce que je ne connaissais pas le monsieur qui demandait à ce que je lui ouvre la porte, ce que j’ai évidemment refusé », a dit le mis en cause.

Pour sa part, N. Diop a expliqué que le prévenu a toujours amené les membres de sa famille dans leur course et raconte sa part de vérité. « Lorsque je lui ai demandé de m’accompagner à la Brioche Dorée, je communiquais au téléphone et c’est d’ailleurs mon petit ami qui m’a dit de lui en faire part car il se faisait tard. M. Diallo m’a amené au rond point Yoff, aux Parcelles Assainies, à la cité Keur Gorgui et dans des endroits où il y’avait des filaos. Il m’a dit qu’il allait me violer et se débarrasser de moi », a renseigné la plaignante. Interpellé sur les faits de tentative de viol, elle poursuit. « Aux abords de l’Ecole normale, il m’a frappé avant de s’acharner sur ma personne. Il avait d’ailleurs une corde avec laquelle il a voulu m’attacher. C’est lorsque le jeune garçon est arrivé qu’il m’a lâché avant de rallumer son véhicule pour repartir alors que j’étais toujours à bord », a-t-elle confié au juge.

La plaignante qui boitille, est également revenu sur sa mésaventure qui lui a valu des blessures au niveau des membres inférieurs. « J’ai sauté du véhicule lorsqu’on est arrivé au niveau du terrain de Sacré Cœur, c’est là-bas que j’ai su que le jeune homme qui nous avait trouvé dans le véhicule nous suivait à bord d’un taxi. Avec l’aide du taximan, ils ont réussi à arrêter M. Diallo qui voulait prendre la fuite », a dit la plaignante.

Confronté aux propos de cette dernière, le prévenu réfute et parle d’histoire montée de toutes pièces. Je ne l’ai jamais frappé Dieu m’est témoin. J’ignore d’où elle tire ce scénario. Le jeune homme témoin des faits nous a poursuivi à bord d’un taxi avant de me barrer la route et en compagnie du taximan m’a menacé pierre à la main de caillasser ma voiture c’est pourquoi je me suis arrêté. J’ignore comment N. Diop a procédé pour sauter du véhicule parce que je l’avais sécurisé c’est de là qu’elle tient ses blessures », dira M. Diallo.

Interpellé sur sa relation avec la demoiselle, le prévenu a confié l’avoir connue il y’a 2 ans, mais explique entretenir bien avant elle, des relations amicales avec son père. « On sort ensemble depuis 6 mois. C’est ma copine », a-t-il expliqué mais la demoiselle dément et soutient avoir un petit ami que le mis en cause connaissait depuis fort longtemps.

Appelé à la barre en guise de témoin, le jeune homme, D. Mariko, qui avait trouvé à bord du véhicule M. Diallo et N. Diop revient sur les faits et expose son constat. « J’ai quitté l’Ucad cette soirée. Arrivé à hauteur du Lycée Seydou Nourou Tall que j’ai aperçu le véhicule 4X4 stationné et 2 personnes étaient en train de s’y tirailler, je me suis approché et j’ai vu que M. Diallo était sur N. Diop au niveau des sièges arrières. J’ai essayé d’ouvrir la porte parce que la jeune fille se débattait en criant mais les portes étaient fermées. J’ai cherché à arrêter d’autres véhicules pour venir me prêter main forte, en vain. Finalement, M. Diallo a rallumé le véhicule avant de prendre la Vdn. J’ai aussitôt pris un taxi pour les suivre, mais il a fini par nous semer en entrant à Liberté 6 extension. C’est au moment où il ressortait sur la Vdn qu’on l’a stoppé alors que la fille N. Diop avait déjà sauté du véhicule avant qu’on ne la récupère peu après », a dit le témoin oculaire.

Dans sa plaidoirie, le parquet a déclaré le prévenu coupable des faits qui lui sont reprochés et a plaidé une peine d’emprisonnement de 2 ans ferme. Pour sa part, la défense parle d’incohérence dans la reconstitution des faits. « Ma conviction est qu’il me paraît difficile qu’une infraction puisse être consommée dans la rue et en pleine lumière parce que se trouvant sur les allées de l’école normale. Mon client aurait choisi un endroit plus calme s’il voulait satisfaire sa libido. Dans cette affaire, rien n’est clair. Les descriptions de la victime ne collent pas avec la réalité », a défendu le conseil du prévenu. L’avocat a plaidé sa relaxe au bénéfice du doute, à défaut, il a sollicité une application bienveillante de la loi pénale.

Le juge a suivi la réquisition du ministère public en le condamnant à 2 ans d’emprisonnement ferme.

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