vendredi , septembre 20 2024
Home / Actualite / TAS dénonce : «le programme « Xëyu Ndaw Ni », avec 450 milliards, n’a pas généré plus de 35mille emplois»

TAS dénonce : «le programme « Xëyu Ndaw Ni », avec 450 milliards, n’a pas généré plus de 35mille emplois»

Sen24.info – (Dakar) Deux mois après avoir déclaré sa candidature à l’élection Présidentielle, Thierno Alassane Sall n’a cessé d’aller à la rencontre des Sénégalais d’ici et d’ailleurs. Dans cet entretien accordé à nos confrères de l’Observateur il dénonce le manque de vision du régime de l’APR.

Vous revenez d’une tournée européenne de plus de deux semaines où vous avez rencontré la diaspora sénégalaise. Qu’est-ce que vous pouvez nous dire de cette tournée et des doléances qui vous ont été soumises ? C’était une tournée extrêmement fructueuse à tous points de vue. Nous avons fait trois pays différents, la Belgique, l’Espagne et la France. Nous avons enchaîné les réunions, rencontré la diaspora sénégalaise toutes catégories confondues. Nous avons même rencontré des Sénégalais qui viennent de débarquer des pirogues. Nous les avons vus dans des conditions extrêmement difficiles en Espagne. Ils sont relativement pris en charge pour certains par des Sénégalais établis de longue date. Nous avons aussi rencontré des cadres supérieurs, des commerçants…

En résumé, nous avons rencontré toute la facette de la diaspora sénégalaise. Leur cœur et préoccupation sont centrés autour du Sénégal. Ils aimeraient que le Sénégal soit à l’image des pays dans lesquels ils sont, un Sénégal de progrès et de prospérité. Ils pensent aussi revenir un jour s’installer au pays. Ces Sénégalais rencontrent d’énormes difficultés, faire un passeport leur est très difficile alors que nous sommes dans un monde moderne. Quand ils viennent par la route, ils font face à toutes sortes de tracasseries. Ils aimeraient se sentir mieux accueillis.

Ils sont aussi préoccupés par la situation du pays parce qu’ils voient arriver des compatriotes qui fuient le pays et qui sont dans une situation de désarroi. Ils le ressentent par le regard que les autres posent sur eux, mais aussi parce qu’ils accueillent des gens qui sont au bord du désespoir. Ils font beaucoup de comparaisons aussi. Par exemple, ils voient les Marocains qui sont très à l’aise en Espagne, ils roulent avec leur permis de conduire marocain au moment où les Sénégalais ne le peuvent pas. Ils sont mieux insérés parce qu’il y a une politique marocaine assez agressive vers l’Europe pour implanter les entrepreneurs marocains. Cette absence de vision et de perspectives des autorités sénégalaises les angoisse. Des Sénégalais rêvent d’apporter leur expertise au pays mais, ils n’ont pas assez confiance;

Qu’est-ce qui, dans votre programme, répond à ces attentes ?

Nous avons tout un pan du programme consacré à la diaspora aussi bien pour faciliter la formation, l’insertion au niveau local comme entrepreneurs qui pourront même participer à écouler les produits sénégalais qui seront transformés. Il est anormal par exemple que les noix d’acajou, les produits issus de la pêche soient vendus par des Indiens et Chinois à des Sénégalais. Nous entendons corriger ça. Cette même dynamique sera reconduite aussi en Afrique de l’Ouest. Il y a la question de la formation, du financement et celle de projeter un esprit d’entreprenariat chez les Sénégalais.

Lors de votre tournée, vous dites avoir rencontré des jeunes sénégalais arrivés en bateau. Au Sénégal, une polémique s’installe sur le phénomène de l’émigration massive qui serait plus sociologique qu’économique. Est-ce votre impression en discutant avec eux ?

J’ai rencontré des jeunes désespérés. Des jeunes pour qui il n’y a aucune perspective au Sénégal. Cette situation n’a pas commencé maintenant. Depuis 40 ans ou plus, les Sénégalais ont commencé à émigrer massivement. Nous ne pouvons pas dire que l’émigration est un phénomène sociologique. A la base c’est un problème économique. Aujourd’hui, plus de 300 mille Sénégalais sont sur le marché de l’emploi chaque année. Il y a moins de 30 mille qui trouvent des emplois formels. Par exemple, le programme « Xëyu Ndaw Ni », avec 450 milliards, n’a pas généré plus de 35mille emplois sur plus de deux ans de mise en œuvre. L’échec à prendre en compte notre jeunesse, à lui trouver un avenir ici au Sénégal est visible. Il n’y a aucune perspective, ni programme qui est mis en œuvre au pays.

Partager:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *