Sen24.info – (Dakar) Deux plaintes ont été déposées, ce vendredi 2 avril, l’une devant le procureur de la République, et l’autre devant le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED), contre le journaliste Madiambal Diagne. Les plaignants, un collectif fort d’une vingtaine de citoyens, dénoncent les propos jugés ethnicistes de la chronique parue dans ’’les lundis de Madiambal’’.
« Nous avons pris nos responsabilités en produisant une pétition en ligne (à laquelle) de nombreux Sénégalais ont souscrit. Nous avons également matérialisé par une plainte physique déposée aujourd’hui. Nous demandons au CORED de se saisir de cette affaire. Parce que la presse est un pouvoir mais aussi un noble métier. Nous ne pouvons pas accepter, nous Sénégalais, que des gens tapis dans l’ombre, puissent utiliser ce pouvoir, pour déstabiliser notre cohésion sociale », a déclaré Alioune Badara Mboup, mandataire du collectif, sur la Rfm reprise par Emedia.
Mboup, entre autres infractions visées, liste « la diffusion répétée de fausses nouvelles, l’allégation diffamatoire contre d’honnêtes et paisibles citoyens d’une même ethnie, tentative de jeter le discrédit sur une ethnie et une partie de la population, apologie de la haine, atteinte à l’unité nationale et à la paix civile. » « Nous demandons au procureur de la République une fois d’être procureur de la République et non procureur d’un clan ou d’un parti. Parce que nous avons constaté quand il s’agit d’une plainte d’une personne qui dérange le pouvoir, le procureur a une célérité extraordinaire mais quand il s’agit d’une plainte qui vise quelqu’un de l’APR ou bien quelqu’un qui a un lien avec le pouvoir, nous sentons un certain immobilisme. Nous ne pouvons pas accepter d’être dans un pays où on a deux citoyens : un qu’on punit parce qu’il est de l’autre côté et un autre passe-droit parce qu’ayant une carte de l’APR ou bien il est de connivence avec le régime », a lancé le mandataire.
Pour rappel, le CORED s’est déjà autosaisi, reprochant au journaliste d’avoir tenu des propos « graves de nature à saper la cohésion sociale (dans) un contexte sociopolitique marqué par des violences extrêmes. » « L’auteur du texte ne s’en limite pas là, puisqu’il affirme que « dans cette situation, c’était comme un point d’honneur, pour ne pas dire un devoir sacré pour les ressortissants de la Casamance, de manifester un soutien aveugle à Ousmane Sonko », avait également déploré le gendarme.
Le mis en cause a décidé de ne pas s’excuser.