Sen24.info – (Dakar) La guerre froide entre le Maire des Parcelles Assainies Moussa Sy et le conseiller municipal Thierno Bocoum éclate au grand jour. La cause, la sortie du maire Moussa Sy qui a accusé ce dernier d’avoir dit « qu’il n’allait pas avoir de quorum après son départ vers le Macky ». Mais aussi les révélations de Moussa Sy dans une émission, informant avoir octroyé des privilèges au Président du Mouvement Agir pour qu’il siège à la Ville. Pour Bocoum tout cela n’est que tissu de mensonges.
« Monsieur le maire Moussa Sy, vous mentez ! J’ai décidé de répondre à quelqu’un qui s’est empressé de me citer dès l’entame de l’émission pour un faux prétexte (…) le maire des Parcelles Assainies me cite en déclarant que je fais partie de ceux qui disaient qu’il n’allait pas avoir de quorum après son départ vers le Macky. C’est évidemment faux : j’ai arrêté de me rendre à la mairie des Parcelles Assainies dès la trahison du maire. Je ne suis ni pour une complicité passive ni pour un bras de fer inutile. Le cas du maire de Ville de Thiès est un cas d’école pour ne pas perdre son temps. Quoiqu’on aurait pu faire, il est protégé par la loi. Celui qui décide de s’abstenir de se souiller ne peut s’occuper d’un problème de quorum.
Plus loin dans l’émission, il annonce qu’il m’a appelé, m’a reçu et m’a donné cinq conseillers. Puis il m’a mis en troisième position pour que je siège à la Ville. C’est également faux : je n’ai jamais été en contact direct avec lui dans la mise en place des listes », a réagi Bocoum qui n’a pas manqué de rappeler à Moussa Sy ses prises de position d’avant.
Ce dernier, selon Thierno Bocoum, disait : « ils veulent te recevoir au palais, faire de toi un ministre, un directeur ou un PCA. Ils n’ont qu’à aller voir ailleurs. Quelles que soient les souffrances auxquelles nous ferons face, nous ne transhumerons jamais. Nous sommes des hommes dignes. Il fut nommé PCA. Et aujourd’hui, pour toute justification, il nous parle de frustrations au sein de Taxawu Dakar. Pourtant il nous avait promis que « loumou taar taar, loumou méti méti », il ne sera jamais un transhumant. Il l’est sur la base d’une simple frustration. Il n’a été ni assoiffé ni affamé ni appauvri. Il est devenu un transhumant sous une forme plus honteuse car on peut transhumer sans trahir ».
Revenant sur l’épisode des élections locales, Bocoum d’indiquer qu’il n’a jamais cherché à entrer en contact avec Moussa Sy sur la question des listes. « C’était à Khalifa Sall de choisir le candidat que nous devions soutenir, et nous étions prêts. Quand il a choisi de faire du maire le mandataire, nous l’avions accepté » précisera t’il.
« En ma qualité de responsable de Rewmi aux Parcelles assainies, j’avais ma partition à jouer dans cette commune. Compte tenu de ma proximité avec Idrissa Seck, je lui faisais directement les comptes rendus et il s’en ouvrait à Khalifa Sall, en cas de besoin. (…) C’est lui-même (Moussa Sy) qui s’est rapproché de moi à travers un conseiller municipal à savoir El Hadji Malick Badji, proche allié de Idrissa Seck. Et me parlait par son entremise. Je n’ai été à son bureau et à sa rencontre qu’après la mise en place de la liste. Nous étions alliés avec lui à ce moment précis. À la place de dire ce qu’il n’a pas fait, il aurait pu dire ce qu’il a fait et qui révélait l’esprit d’un homme politique qui se gargarise d’avoir fait 34 ans sur l’échiquier : d’abord, il a tenté de m’enlever de la troisième place. Cela n’a pas abouti. El Hadji Malick Badji pourra en témoigner. Il est donc prétentieux de la part de Moussa Sy de dire qu’il m’a attribué une position de troisième place pour me permettre d’aller en Ville », a-t-il à son tour accusé.
Enfin, Thierno Bocoum de préciser avoir suivi le passage du maire des Parcelles Assainies à l’émission sur insistance de quelques proches, puisque « n’ayant pas le temps d’écouter ceux qui se justifient, après avoir poignardé, dans le dos, leurs mandants ».
« Avoir un discours d’attaque contre un régime, être élu sur la base de ce discours et revenir soutenir les cibles de ces attaques, c’est de la trahison. Trahir une population est pire que trahir une personne. Cela ne peut être justifié par l’aval d’une délégation de quelques personnalités des Parcelles qui n’ont jamais eu le mandat des électeurs qui ont élu le maire », a-t-il conclu…