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Me Moussa Sarr : « On n’est pas dans un contexte de rupture totale de démocratie »

Sen24.info – (Dakar) Ousmane Sonko a été clair. Accusé de viols répétitifs et menaces de mort, il a soutenu qu’il ne défèrera pas à la convocation du juge du 8e cabinet d’instruction, malgré la levée de son immunité parlementaire. Déterminé, il a appelé ses militants et sympathisants à se mobiliser pour apporter une résistance face aux agissements du régime en place. Invité de la matinale d’ITV, Me Moussa Sarr, avocat au barreau de Dakar s’est exprimé sur cet appel à résistance du leader du Parti Pastef Les Patriotes. En principe, si Ousmane Sonko est convoqué, il doit répondre selon l’avocat. Mais, relativise-t-il, il lui appartient d’apprécier s’il doit répondre ou pas. « Mais à partir de ce moment-là, la justice prendra les dispositions pour le faire comparaître obligatoirement », a expliqué la robe noire.

L’avocat rappelle que la résistance à l’oppression est une conception politique ensuite juridique. « Il estime que les conditions sont réunies et il appelle à la résistance. A mon avis, on n’est pas dans un contexte de rupture totale de démocratie pour parler d’une résistance à l’oppression. Maintenant, il y a des arrestations abusives et il doit y avoir une résistance pacifique ».

La semaine dernière, 102 universitaires ont signé un manifeste pour dénoncer la crise de l’état de droit au Sénégal. Un constat que les tenants du pouvoir rejettent, en dépeignant ces universitaires comme « des politiciens encagoulés ». Cependant, à l’instar de ces universitaires, Me Moussa Sarr est d’avis qu’aujourd’hui l’Etat de droit est en crise.

Etayant ses propos, il soutient : « Il y a crise lorsqu’il y a une tension conflictuelle. Aujourd’hui, personne ne peut contester que nous sommes en période de tension conflictuelle. J’estime que nous sommes dans une crise qui n’est pas extrêmement grave ». Avant de renchérir : « Il faut qu’on prenne conscience de cette crise et apporter des solutions parce qu’il y a des dysfonctionnements sur l’Etat de droit et la démocratie. Par conséquent, il faut procéder à une correction ».

D’après Me Moussa Sarr, pour faire une démocratie majeure, il faut des démocrates. Il constate, pour le regretter qu’au Sénégal, pouvoir comme opposition, il y a peu de démocrates.

Donc, pense-t-il, « il faut travailler à l’instauration, à la promotion d’une culture démocratique. C’est cela qui nous permettra de stabiliser notre démocratie, de l’approfondir sinon nous serons toujours dans un éternel recommencement parce qu’une certaine frange de la classe politique de l’opposition comme de pouvoir sont peu démocratique. À partir de ce moment, nous sommes toujours dans des tensions démocratiques ».

Emedia

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