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Mbour 4 Extension à Thiès : La Dscos démolit tout

Sen24.info – (Dakar) La Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DSCOS) a mené hier une grande opération de destruction de constructions irrégulières bâties à Mbour 4 Extension à Thiès
La Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DSCOS) a mené hier une grande opération de destruction de constructions irrégulières bâties à Mbour 4 Extension à Thiès. Ce qui n’a pas été du goût du collectif des occupants de parcelles de Mbour 4 Extension, qui a exprimé sa colère et promis d’apporter la réplique, en cas d’une nouvelle expédition.
Les attributaires de parcelles dans les 67ha du lotissement de 82 ha opéré en 2006 par la ville de Thiès n’aperçoivent pas encore le bout du tunnel. C’est parce que ces 67 ha empiètent dans la forêt classée de Thiès, ce qui nécessite une déclassification avant toute probable occupation. Ce qui n’est pas encore le cas, malgré la promesse du Chef de l’Etat en 2017. Malgré la distribution de 250 sommations, des gens ont continué à ériger des constructions irrégulières, souvent nuitamment, au mépris de toute la réglementation en vigueur. C’est pourquoi hier, les bulldozers ont vrombi dans le cadre d’une opération de destruction de ces constructions irrégulières. Ce que le collectif des occupants de parcelles de Mbour 4 extension a vivement dénoncé. Mais selon Moussa Diagne Préfet de Thiès, avec cette opération, l’administration a agi dans le cadre de ses missions de service public, concernant notamment le contrôle de l’occupation des sols.

Dans cette partie de Thiès dénommée Mbour 4, au fil des années, des irrégularités notoires se sont accumulées et il fallait déployer une action publique allant dans le sens de remettre l’envers à l’endroit. En 2006, rappelle le Préfet, la ville de Thiès avait initié un lotissement sur le domaine national et sur une superficie de 82 ha, qui avait respecté toute la procédure en la matière, sanctionnée par une autorisation de lotir. Mais au bout de quelque temps, l’on s’est rendu compte que sur les 83 ha dudit lotissement, les 67 ont empiété dans la forêt classée. Et en décembre 2017, à l’occasion de la cérémonie de lancement des travaux du projet Keur Momar Sarr 3 (KMS3), le président de la République Macky Sall avait promis le déclassement de la zone à l’effet de régulariser ceux qui étaient affectataires du lotissement et qui, du fait d’être installés dans la forêt classée, n’avaient pas la possibilité d’accéder à une autorisation de construire. Malheureusement, beaucoup de gens se sont engouffrés dans cette brèche pour continuer à occuper le reste de cette forêt classée. Et pourtant tout ce temps, les services de l’administration, notamment la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DSCOS), n’ont cessé de se déployer pour signifier à qui doit l’entendre que ladite zone ne doit accueillir une quelconque forme de construction. C’est ainsi que des sommations ont été servies et au même moment, des communiqués ont été régulièrement diffusés pour rappeler la règlementation afférente à l’occupation du sol, à la construction, etc. Mais les gens ont toujours fait la sourde oreille. C’est pourquoi, note le Préfet de Thiès, l’administration a décidé d’intervenir sur le terrain et procéder aux démolitions qui s’imposent.

Pour le Colonel Papa Saboury Ndiaye de la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DSCOS), l’occupation des sols est régie par des textes qui sont en vigueur au Sénégal, notamment le code de l’urbanisme. Le code de l’urbanisme, dans sa partie législative, punit et sanctionne toute personne qui construit sans autorisation de construire. Indépendamment de cela, nul ne peut entreprendre une construction sans un titre de propriété. Et l’autorité en charge de l’administration peut démolir toute construction érigée en violation des articles visés par le code de l’urbanisme dans ce domaine. C’est le cas aujourd’hui à Mbour 4 Extension, dit-il, dans une zone qui est d’ailleurs une forêt classée. Il souligne qu’il y a des gens très véreux qui font la course contre la montre pour s’accaparer de ce qui appartient à tout le monde. Et le code étant muet sur le contrôle de nuit, c’est pendant ces moments que des gens viennent occuper et construire. En tout cas, si les procédures ne sont pas respectées, la DSCOS entre en jeu dans le cadre d’une action curative et c’est ce qui s’est passé à Mbour 4 Extension de Thiès. Selon lui, au-delà même de l’infraction liée à la construction sans autorisation, les auteurs peuvent bien être arrêtés et emprisonnés, leur matériel saisi et leurs ouvrages démolis. « Ces opérations de démolition des constructions illégalement constatées, qui ont été entamées, vont se poursuivre jusqu’à l’accomplissement total de la mission », dit-il avec force.

A l’origine, une promesse du chef de l’Etat

Cette situation que vivent les attributaires de parcelles de Mbour 4 Extension résulte d’une promesse du Chef de l’Etat, non encore réalisée. En effet, le 18 décembre 2017, le Président Macky Sall avait accédé à la demande des populations du quartier Mbour 4, allant dans le sens d’une déclassification des 67ha en question. Il les avait rassurées en affirmant que des instructions avaient été données au gouverneur de la région de Thiès pour prendre toutes les dispositions afin de leur affecter définitivement les terres sur lesquelles elles ont déjà bâti des maisons. Mais le décret de déclassification n’est toujours pas pris. Ledit décret de déclassification est-il imminent ? « Je ne saurais le dire d’autant plus que je ne pense pas être qualifié pour me prononcer là-dessus, n’étant pas le dépositaire d’une telle décision. Comme tout le monde, nous attendons ; c’est une promesse », a répondu hier le Préfet du département. Récemment, des jeunes de la mouvance présidentielle de Thiès avaient porté le combat de la demande de déclassification, affirmant que cela constituait une demande sociale pressante. C’est parce que la ville de Thiès est en train de grandir et de s’accroître et les demandes en parcelles à usage d’habitation sont de plus en plus pressantes. Pour ces jeunes de l’APR, au-delà des parcelles régularisées, il peut rester une réserve de 44 ha pouvant servir à la construction de logements sociaux, à l’édification d’un espace dédié aux gros-porteurs, sans compter la possibilité d’implantation d’une nouvelle gare routière.

Amadou Dia vice-president du collectif : «tous ceux qui construisent détiennent des lettres d’attribution»

Le collectif des occupants de parcelles de Mbour 4 Extension ne décolère pas face à cette opération de démolition. Après avoir promis une réplique en cas de seconde opération de démolition, Amadou Dia Vice-président du collectif estime que le foncier pose problème à Thiès. Mais, dit-il, tous ceux qui construisent à Mbour 4 Extension détiennent des lettres d’attribution. Selon lui, cette action de démolition a été entreprise sans mise en demeure, sans communication. Notre seul interlocuteur, c’est le Président Macky Sall et nous lui demandons solennellement de réagir. Les populations qui habitent ici sont dans l’illégalité parfaite, c’est pourquoi nous demandons au président de la République de les régulariser. Cette opération de démolition va à l’encontre de la volonté du Chef de l’Etat qui a dit : «Chaque sénégalais, un toit».

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