Sen24.info – Dans un entretien accordé à nos confrères de Bbc et publié hier, mercredi 20 mars, le chef de l’Etat a dégagé sa responsabilité sur le report de la date du présidentielle en pointant l’Assemblée nationale, tout en précisant qu’il a aucune excuse à présenter pour toutes les vies humaines perdues et les dommages occasionnés par sa décision d’abroger le décret convoquant le corps électoral le 3 février dernier.
Le président de la République Macky Sall monte à nouveau au créneau devant la presse internationale pour donner sa version des faits sur les événements ayant conduit au report de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février dernier.
Dans un entretien accordé à nos confrères de Bbc et publié hier, mercredi 20 mars, le chef de l’Etat a toutefois précisé qu’il a aucune excuse à présenter pour toutes les vies humaines perdues et les dommages occasionnées par sa décision d’abroger le décret convoquant le corps électoral le 3 février dernier. « Je n’ai pas d’excuses à faire puisque je n’ai commis aucune faute. Je vous parle en tant que président de la République, je suis le responsable de ce pays jusqu’au 2 avril. Toutes les actions qui ont été posées l’ont été dans le cadre de la loi et du règlement. Aucune institution juridique ou judiciaire du Sénégal n’a remis en cause ou mis en doute la sincérité des actions qui ont été posées. Le débat est mal posé. Ce n’est pas une affaire de pardon. Il faut voir ce qui s’est passé s’il n’y avait pas eu de contestations sur le processus des élections, sur les candidatures, il n’y aurait pas eu tout ce débat par la suite. On ne peut pas avoir un fait, on l’ignore et on parle des conséquences. C’est ça le problème », a-t-il martelé dans le journal repris par Sud Quotidien.
Poursuivant son propos, le chef de l’Etat Macky Sall soulignant que le « décret que j’ai pris pour abroger la convocation du corps électoral a pour motivation la saisine de l’Assemblée et le vote d’une loi constitutionnelle pour reporter l’élection » invite donc à chercher les responsables de ce report du côté de l’Assemblée nationale. « Je dois préciser qu’il y a beaucoup de confusion dans ce qui se passe au Sénégal. On a dit que le président a reporté les élections. Rien n’est plus faux. Parce qu’en réalité, il y a eu une décision qui est venue du Parlement de l’Assemblée nationale, où un groupe de l’opposition a saisi le bureau de l’Assemblée pour demander le report de l’élection. C’est à partir de l’Assemblée nationale que le président de la République a été saisi pour dire que nous avons un projet, un projet de loi constitutionnelle qui va reporter les élections. Et le président est saisi. J’ai dit je prends acte de votre proposition et j’avais le choix de voir avec le gouvernement, est-ce qu’il faut laisser le temps à l’Assemblée comme il est d’usage ? », s’est-il interrogé.
Avant d’ajouter : « Il y a une chronologie justement, C’est ça le problème. La chronologie, c’est que l’Assemblée m’a saisi. D’ailleurs, le décret que j’ai pris pour abroger la convocation du corps électoral a pour motivation la saisine de l’Assemblée et le vote d’une loi constitutionnelle pour reporter l’élection. C’est sur cette base que le décret a été pris et le Conseil constitutionnel lui-même dit que dès lors qu’il considère que la loi est non conforme à la Constitution, le décret n’a plus de base légale parce qu’il s’appuyait sur cette loi pour retirer la convocation du corps électoral. Donc il faut quand même qu’on rétablisse les faits dans leur chronologie et dans leur exactitude. C’est exactement cela. S’il n’y avait pas eu cette loi constitutionnelle, il n’y aurait pas eu un report, le retrait du décret. Donc il faut remettre les choses à l’endroit et ne pas inverser l’ordre des choses ».