Sen24.info – (Dakar) Le Club des investisseurs sénégalais s’est réuni ce jeudi 06 mai 2021 à son siège. Ce club, mouvement du secteur privé sénégalais, dont le président est M. Babacar Ngom, a instauré un rendez-vous intitulé « les jeudis du Club des investisseurs sénégalais ». Ce jeudi 6 mai 2021, s’est tenu le deuxième numéro, avec pour thème : l’industrialisation comme vecteur de développement et de l’emploi au Sénégal. Avec l’inconfort dans lequel la pandémie du Covid-19 a plongé le monde du travail, ce débat rentre dans un cadre bien particulier.
Selon le Président du CIS, Babacar Ngom, par ailleurs Président Directeur général du groupe Sedima, il urge de valoriser le contenu local. « L’industrialisation constitue un chantier important pour le Sénégal notamment dans ce contexte de crise sanitaire et économique. Quand on dit industrialisation, on pense à l’agriculture, la pêche, les mines, l’artisanat qui nous permettent de produire, de transformer et d’équilibrer la balance car la crise nous a appris que nous devons compter sur nous-mêmes sur le plan de la santé, de l’éducation, de l’économie, etc. L’idéal est de produire ce que nous consommons et de consommer ce que nous produisons ».
Cette problématique mise sur la table est imposée par le contexte économique et sanitaire selon M. Ngom. L’industrie de l’agriculture, un domaine qui a suscité beaucoup de suggestions lors du panel. À cet effet, le Directeur général d’Agroseed, Moctar Fall, exprime la nécessité de relever la quantité de productions agricoles. « L’industrie c’est la production en amont. Notre premier problème est qu’on ne produit pas assez. C’est une situation paradoxale car le pays a le potentiel pour produire, consommer et exporter. Il faudra donc aller plus vers la formation et une plus grande mécanisation pour renverser la tendance en exportant plus », a-t-il souligné face aux participants, dont l’Ambassadeur du Rwanda au Sénégal.
Toutefois, le besoin est situé à un autre niveau qui est de trouver un nouveau modèle économique tout en ayant un nouveau regard sur la richesse. Pour ce faire, M. Alioune Sall, de l’Université du Futur africain préconise la mise en avant du secteur privé. « Le secteur privé peut être un moteur de croissance. Mieux, il doit être un moteur de croissance ». Il ajoute : « Il est important d’avoir un État digne de ce nom et stratège. Sans l’Etat, il n’y a pas d’industrialisation. Il a une véritable responsabilité dans l’effondrement de plusieurs filières telles que le textile ».
Insérer le secteur privé ne suffit pas pour résoudre le problème lié à l’emploi. Alors que l’absence de réseaux bancaires susceptibles de porter ces différentes problématiques planent encore, une urgence se fait voir toujours dans le même terrain. En effet, tant que l’évolution de l’industrie est basée sur ces « textes obsolètes », aucun changement ne pourra être remarqué. C’est l’avis de certains entrepreneurs présents à ce panel.
APPEL À LA MUTATION DE LA DGID ET À L’IMPLICATION DE LA PRESSE
Cheikhou Oumar Sy, ancien parlementaire, pousse la réflexion plus loin encore. Pour lui, « la DGID ne doit plus exister, ça doit être la DGI tout simplement parce que ça crée beaucoup de problèmes au niveau du foncier. La DGID, c’est un problème fondamental dans ce pays, c’est la cause de beaucoup de choses qui se passent. Tout ceci doit être accompagné par la presse qui doit être au début et à la fin de ces projets économiques. C’est un plaidoyer fait par M. Mamadou Ndiaye, directeur du Numérique du groupe Emedia invest. « Les acteurs économiques ne mettent pas les médias en avant. Il faut associer les journalistes en amont, dans les projets économiques », a-t-il souligné face aux participants, parmi lesquels l’Ambassadeur du Rwanda au Sénégal.
Emedia