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L’acteur français Jean-Paul Belmondo est mort à l’âge de 88 ans

Sen24.info – (Dakar) L’acteur Jean-Paul Belmondo, emblème du cinéma Français, est décédé à son domicile à Paris, a annoncé son avocat ce 6 septembre.

Le cinéma Français en deuil. L’acteur Jean-Paul Belmondo est mort à son domicile à Paris à l’âge de 88 ans a annoncé son avocat à l’AFP ce lundi 6 septembre.

“Il était très fatigué depuis quelque temps. Il s’est éteint tranquillement”, a précisé son avocat, Me Michel Godest. Celui qu’on surnommait Bébel a tourné dans 80 films et laisse derrière lui des rôles inoubliables: jeune premier dans À bout de souffle ou encore pendu à un hélicoptère au-dessus de Venise dans Le Guignolo.

Ce géant du cinéma avait dévoilé en 2011 se retirer définitivement du cinéma avant de confier en 2015 au Parisien qu’il aimerait rejouer. A 85 ans, Bébel avait réaffirmé sa volonté de revenir devant les caméras. “J’ai envie de tourner. En fait, la passion ne m’a jamais quitté, mais j’ai aussi envie que les choses soient bien faites. J’ai confiance en l’avenir”, annonçait-il à Corse-Matin.

“Ma carrière a été longue et elle touche aujourd’hui à sa fin”

Avec la mort de Jean-Paul Belmondo, le 7e art perd une de ses figures les plus populaires, un acteur sachant tout faire, sans se prendre trop au sérieux, des films d’action aux plus belles heures du cinéma d’auteur.

Dans les mémoires, c’est le Bébel au sourire ravageur, nez de boxeur et gouaille inimitable, qui restera.  Sa carrière commencée sur les planches l’a mené en un demi-siècle aux sommets du box-office français, avec 130 millions de spectateurs cumulés au cinéma.

Il était l’une des dernières grandes vedettes populaires de sa génération, avec Alain Delon ou Brigitte Bardot, peut-être encore plus fédérateur.

Pour son immense carrière, Jean-Paul Belmondo a reçu plusieurs hommages comment 2011 au festival de Cannes, mais également en 2016 à la Mostra de Venise, ou enfin aux César l’année suivante.

Très discret ces deux dernières décennies suite à des soucis de santé, dont un AVC en 2001, on avait vu publiquement Jean-Paul Belmondo pour la dernière fois en 2017 lors de la cérémonie des César, lorsque l’Académie lui avait rendu un hommage pour sa carrière. Le public lui avait alors fait une standing-ovation et l’acteur s’était exprimé, ému.

En août 2018 il confiait alors: “Ma carrière a été longue, très longue et elle touche aujourd’hui à sa fin, dit-il. Sincèrement, je ne la regarde pas. En réalité, je la vois dans le regard des gens.”

L’acteur casse-cou devenu source d’inspiration

Sa mort tourne une page majeure du cinéma français, Belmondo partant après sa bande d’amis du conservatoire, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Bruno Crémer ou encore Claude Rich… Ces dernières années, il avait dû enterrer ses complices, de Guy Bedos au meilleur ami, Charles Gérard, avec lequel il ne cessait de partager fous rires, gueuletons et matchs à Roland-Garros.

Il restait un modèle absolu pour ses pairs, notamment Jean Dujardin, qui le considérait comme “l’un des derniers héros” du cinéma français. Ses tribulations dans “L’Homme de Rio” ont inspiré jusqu’à Steven Spielberg, pour “Indiana Jones”.

Et le public français ne s’est jamais lassé de revoir ses films, sur grand écran, à la télévision ou plus récemment sur Netflix, dans des polars comme chez Godard.

C’est d’ailleurs la rencontre avec le cinéaste de la Nouvelle Vague, autre figure majeure du 7e art, qui a scellé son destin. “Venez dans ma chambre d’hôtel, on tournera et je vous donnerai 50.000 francs”, avait lancé Godard à Belmondo, croisé dans la rue. À même pas trente ans, en 1960, c’est “A Bout de Souffle”.

Après le succès du film, “on viendra à moi”, racontait Belmondo en 2016 dans “Mille vies valent mieux qu’une”, un livre de souvenirs. Leur collaboration se poursuivra avec “Une femme est une femme” (1961) et “Pierrot le fou” (1965).

“Tout le monde trouvait que j’avais une sale gueule”

Belmondo enchaîne ensuite les succès critiques. De Jean-Pierre Melville (“Léon Morin, prêtre”) à François Truffaut (“La sirène du Mississipi”) en passant par Louis Malle (“Le voleur”), les cinéastes s’arrachent l’acteur, le seul à rivaliser avec Alain Delon.

“Lui et moi, c’est le jour et la nuit”, confiera Belmondo, évoquant une “amitié fidèle” avec Delon, loin de la rivalité qu’on leur a souvent prêtée.

Qui aujourd’hui encore, oserait les cascades que ce casse-cou aimait réaliser lui-même, comme cette course sur le toit d’un métro en marche dans “Peur sur la Ville” ?

“Bébel” laisse ainsi le souvenir d’un acteur physique, un roi de la gifle et de la castagne, cultivant une belle dose d’humour (“Le Cerveau”) voire une franche autodérision (“Le Magnifique”).

“Tout jeune, quand j’allais au théâtre, tout le monde trouvait que j’avais une sale gueule. Alors une fois ça va, deux fois ça va, trois fois, non! Ma mère m’a dit, comme ton père, tu devras avoir du courage. Et je n’ai jamais manqué de courage, ce qui fait que je suis là”, lança-t-il, devant ses proches et le monde du cinéma réuni.

Ce bon vivant qui a eu quatre enfants (dont une fille, Patricia, décédée) de deux unions, laisse derrière lui un clan resté proche jusqu’à la fin.

Et à qui il aura transmis son amour du cinéma et des sensations fortes: Paul, son fils, a tâté au théâtre et à la télévision, en parallèle d’une carrière de pilote automobile, et Victor, son petit-fils, fait des débuts prometteurs au cinéma.

Avalanche d’hommages pour Bébel

Évidemment l’annonce du décès de Bébel secoue la France entière. Artistes, politiques, acteurs, personnalités, anonymes… Une avalanche d’hommages a dévalé la toile.

“Il restera à jamais Le Magnifique, a ainsi rendu hommage Emmanuel Macron. Jean-Paul Belmondo était un trésor national, tout en panache et en éclats de rire, le verbe haut et le corps leste, héros sublime et figure familière, infatigable casse-cou et magicien des mots. En lui, nous nous retrouvions tous”.

huffingtonpost

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