Sen24.info – (Dakar) « Je ne me suis jamais senti aussi Sénégalais qu’en cette journée du Mardi 15 Mai 2012, journée durant laquelle toute la nation, debout comme un seul homme, a rendu hommage à un illustre fils de ce pays, un grand sportif, un patriote, Jules François Bocandé. J’ai pleuré de toutes mes larmes quand notre hymne national a été entonné devant une foule hétéroclite. Celle-là composée de concitoyens que seul le sport a le privilège de regrouper.
A la loge officielle, le président de la république et les membres du gouvernement devisaient cordialement avec Souleymane Ndéné Ndiaye, ainsi que certains ministres du précédent régime. A la lumière de ces belles images, de cette symbolique de rassemblement dans des moments forts et émouvants, il convient de relativiser l’affrontement politique et le confiner dans un strict cadre d’expression des divergences de points de vue et de projets pour le bien du Sénégal. Les images retransmises par la télévision mardi dernier m’inspirent aussi une interrogation : combien de bonnes volontés ont essayé, en vain, de réunir ces personnalités précitées autour d’une table pour une union autour de l’essentiel, la gestion harmonieuse de notre pays ?
Par ailleurs, au plan sportif, j’ai vu Mohamed Ndao Tyson serrer la main de Eumeu Sène, héraut du Tyshinger. Voir ces deux fils de Pikine se faire une chaleureuse accolade comme au bon vieux temps a dû ravir tous les fils de ce grand quartier populaire.
En outre, j’ai vu El hadj Diouf, icône du football sénégalais, peut-être continuateur de l’œuvre majestueuse de Bocandé échanger des mots avec des personnalités de la Fédération sénégalaise de football mettant fin à une cacophonie qui n’a fait que desservir le foot sénégalais. Une autre image a frappé mon esprit ; celle des journalistes de différents groupes de presse échanger des mouchoirs pour essuyer les larmes qui inondaient la pelouse de Demba Diop. Cela me conforte dans mon intime conviction, qui est que les liens de confraternité évidente unissent leurs rapports au delà de la concurrence qui sied dans la pratique de leur métier. J’ai vu les supporters du Jaraaf, de l’us Ouakam, de Gorée et de Niary Tally chanter en chœur la vieille et émouvante chanson « Allez-Casa » comme lors de cette finale épique de la coupe du Sénégal de 1979 où le Casa sport évoluait, quasiment à domicile à Demba Diop ce soir-là, avec enthousiasme et aisance.
J’ai vu une nation debout, prête à s’unir autour des idéaux et des valeurs intrinsèques du sport. Le Sénégal reste bel et bien un peuple des grands moments, un peuple qui s’incline devant ses symboles, un peuple uni dans la joie et dans la détresse. Un peuple qui a su toujours briller par sa grandeur dans les moments les plus incertains et les plus moroses. Le Sénégal est aussi un peuple qui sait dire merci à ses dignes fils, qui ont accompli quelque chose de majestueux. Bocandé est certainement au sommet de cette glorieuse liste.
Aujourd’hui, je voudrais entendre l’hymne national raisonner dans les bois de la verte Casamance. J’ai espérance de voir le drapeau du Sénégal se confondre au beau feuillage de cette forêt dense et aux multiples mystères. Je prie pour qu’enfin cette paix tant désirée par Jules revienne, et que la verte Casamance redevienne cette terre que seul les chanceux auraient le privilège de visiter.
Yes we can. Le sport peut nous aider. Le sport doit nous aider. Le sport nous aidera».
(Ndongo Ndiaye, Membre du Directoire National de l’APR
Conseiller Technique du Chef de l’Etat)