vendredi , septembre 20 2024
Home / Actualite / Haïti: le Premier ministre limoge le procureur qui le menaçait d’inculpation
Haiti's Prime Minister Ariel Henry attends the signing ceremony of the "Political Agreement for a peaceful and effective governance of the interim period" with the opposition, in Port-au-Prince, Haiti. September 11, 2021.REUTERS/Ralph Tedy Erol NO RESALES. NO ARCHIVE

Haïti: le Premier ministre limoge le procureur qui le menaçait d’inculpation

Sen24.info – (Dakar) Le chef du parquet de Port-au-Prince avait demandé la mise en examen d’Ariel Henry, dans le cadre de l’affaire sur la mort du président Jovenel Moïse.

La confusion règne en Haïti. Ce mardi 14 septembre, le Premier ministre haïtien Ariel Henry a limogé le procureur Bed-Ford Claude car celui-ci le menaçait d’inculpation dans le cadre de l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet dernier. Une décision qui expose au grand jour les luttes intestines dans le pays le plus pauvre des Amériques.

Le chef du parquet de Port-au-Prince, la capitale, avait demandé dans la matinée au juge enquêtant sur le meurtre du président Jovenel Moïse d’inculper le Premier ministre, en raison d’appels téléphoniques qu’il aurait eus avec l’un des principaux suspects dans l’affaire. Bed-Ford Claude, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, avait aussi exigé qu’Ariel Henry soit interdit de quitter le territoire haïtien en raison de « la gravité des faits exposés ». Il avait assuré disposer de suffisamment d’éléments compromettants.

Le chaos est immense

Mais quelques heures plus tard, coup de théâtre : le Premier ministre annonce limoger le procureur pour « faute administrative grave ». Ce nouveau rebondissement s’ajoute à l’immense chaos qui règne dans l’enquête sur l’assassinat le 7 juillet de Jovenel Moïse par un commando armé. Quarante-quatre personnes, dont 18 Colombiens et deux Américains d’origine haïtienne, ont déjà été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur ce meurtre, commis à son domicile sans qu’aucun policier de sa sécurité rapprochée ne soit blessé.

Rapidement, certains spécialistes du droit se sont alarmés de la mainmise de politiques sur la justice, voyant dans la démarche du procureur une entrave à l’indépendance de cette institution. Certains dans les cercles du gouvernement avaient en effet appelé ces derniers jours à la démission du Premier ministre. Le procureur avait lancé la première estocade vendredi en demandant au chef du gouvernement de se présenter au parquet afin de s’expliquer dès mardi sur les conversations téléphoniques qu’il aurait eues avec l’une des personnes activement recherchées.

Le Point

Partager:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *