Sen24.info – (Dakar) Il y a vraiment de quoi s’inquiéter à la gare routière des Baux Maraichers où le non-respect des gestes barrières est la règle ! Déjà que l’administration de ladite gare dit avoir enregistré un cas lié au covid-19 signalé à Mboro. Il s’agit d’un voyageur qui avait embarqué dans cette gare avant d’être finalement testé positif au covid-19 à son arrivée à Mboro. Cependant, le pire est à craindre dans cette gare qui semble avoir renoué avec ses vieillies habitudes.
Deux semaines après sa réouverture dans le cadre de la reprise du transport interurbain, après une suspension de trois mois à cause de la pandémie du coronavirus, on ne parle plus d’un déficit de véhicules encore moins de l’indisponibilité des véhicules dits horaires à la gare routière des Baux Maraichers. Cependant, force est de constater que, dans cette gare, les gestes barrières sont loin d’être appliqués par les voyageurs, marchands et autres badauds qui la fréquentent. On peut même dire que ces gestes censés limiter la propagation de la pandémie sont totalement absents. Tout d’abord, ce ne sont pas tous les passagers qui sont soumis aux dispositifs mis en place depuis la réouverture des lieux. C’est-à-dire, le prélèvement de la température, le lavage obligatoire des mains. Ceux qui empruntent les lignes 81 et 51 menant au terminus Baux Maraichers échappent à toutes ces mesures. Ces bus Tata ont leur porte d’entrée différente de celle qui est quadrillée par les policiers contrôlant systématiquement toute personne devant accéder à l’intérieur de la gare. Le chef du service d’exploitation de cette gare, Khalifa Guèye, promet d’apporter des rectifications afin de veiller au grain sur toutes les portes d’entrée et de sortie de la gare. « On avait réservé un parking spécial au niveau de la gare pour ces lignes. Car, même lorsque la gare était fermée, ces bus travaillaient aux alentours. Vous m’apprenez ces failles au niveau de la gare. Obligatoirement, tout le monde doit se laver les mains avant d’y entrer. C’est un constat, vous venez de me l’apprendre. Nous allons prendre immédiatement des mesures. Parce que toute personne qui entre dans la gare doit se laver obligatoire les mains au niveau de la porte. Il n’y a pas de AFTU ni de Dakar Dem Dikk. C’est valable pour tout le monde ! » soutient M. Guèye. Le chef du service d’exploitation de la gare des Baux maraichers informe aussi qu’il leur a été signalé, à partir de Mboro, un cas positif. La personne était venue à la gare des Baux Maraichers pour un voyage « On nous a signalé, à partir de Mboro, une personne testée positive au covid19. Elle avait embarqué ici. Nous avons fait des investigations. Nous avons vérifié tous les manifestes. Et avons pu l’identifier puis mener une enquête. L’individu avait emprunté une voiture sept places pour se rendre à Mboro. Nous avons pu localiser les 6 autres passagers. Ils ont été convoqués et mis en quarantaine. C’est le seul cas que nous avons eu depuis l’ouverture » a ajouté notre interlocuteur.
Une gare très mal organisée !
A l’intérieur de la gare, presque dans tous les secteurs, il est difficile de distinguer qui est voyageur, contrôleur ou vendeur. Aucune règle de distanciation sociale n’est respectée. C’est dire que, malgré les mesures prises jusque-là au niveau des gares routières pour éviter la propagation du virus, celle des Baux Maraichers, la plus grande de Dakar, a repris ses vieilles habitudes. Quant aux gargotiers, ils peinent à écouler leurs produits. En effet, depuis la réouverture des lieux, ils ont été déguerpis et se sont installés hors du périmètre de la gare.
Quant au port obligatoire du masque, les policiers ne badinent pas là-dessus. Ils ne tolèrent même pas qu’un masque soit posé sur le menton comme le font la plupart de nos compatriotes dans les rues et ruelles de Dakar.
Après le parking des taxis, se trouvent les toilettes qui ne répondent à aucune norme hygiénique. Pour cause, elle ne contient pas de produits antiseptiques et encore moins d’eau. Le service civique national joue sa partition aux Baux Maraichers
Des jeunes engagés par le Service civique national, dans le cadre de la lutte contre le covid-19, sont présents sur les lieux. Leur rôle consiste à prélever la température des voyageurs à l’aide de thermo-flashs. « Nous sommes-là depuis deux semaines pour prélever la température des voyageurs dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Nous sommes des volontaires du Service civique national. Dans l’ensemble, tout se passe très bien. Les mesures sont respectées. A l’entrée, des policiers contrôlent les passagers. Le port de masque est obligatoire. Pour les voyageurs, on prend leur température avant qu’ils n’entrent dans la voiture. On vérifie aussi s’ils portent leur masque. On se limite uniquement à cela», a confié Ibrahima Ndongo, un des jeunes volontaires du Service civil national.
Témoin