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Élections israéliennes : Vers une nouvelle impasse politique ?

Sen24.info – (Dakar) Les Israéliens votent ce lundi 2 mars pour la troisième fois en moins d’un an. Benjamin Netanyahu, dont le procès pour corruption doit débuter ce mois-ci, espère se maintenir au pouvoir. Mais ce scrutin pourrait cependant de nouveau accoucher d’un parlement morcelé et prolonger l’impasse politique. En cause, le système électoral du pays.

 La proportionnelle directe est un beau système de démocratie sur le papier. Mais dans la réalité, il provoque le tohu bohu politique. Depuis la création de l’État d’Israël et jusqu’à ce jour, jamais un parti n’a obtenu la majorité absolue à la Knesset. Le Parlement israélien compte 120 députés et jamais aucun groupe parlementaire n’a approché les 61 sièges qui lui aurait permis de diriger seul les affaires du pays.

Même le légendaire Mapai, l’ancêtre du parti travailliste avec David Ben Gourion à sa tête était bien loin du compte. Résultat : il a toujours fallu, et c’est encore le cas aujourd’hui mettre sur pied une coalition gouvernementale. Avec toutes les concessions que cela implique.

Un système proportionnel uninominal

C’est un scrutin secret, direct, national : tout le pays est considéré comme une seule et même circonscription. À l’exception des diplomates et autres émissaires, seuls les Israéliens présents en Israël le jour du vote peuvent accomplir leur devoir électoral.

Dans le cadre de ce système électoral, le nombre de sièges confiés à un parti au sein de la Knesset reflète le pourcentage exact de voix qu’il a reçu des citoyens. A une différence près : le seuil électoral. Il est passé successivement de 1 % à 3,15 %. Ce seuil d’éligibilité a pour but de filtrer le nombre de partis finalement représentés à la Knesset. Puis, au moment du décompte, les partis se départagent les voix des formations qui, elles, n’ont pas franchi le seuil électoral. C’est le résultat d’accords passés avant la consultation.

 Une multitude de partis à l’importance disproportionnée

En tout, environ trente listes sont présentes lors de cette troisième consultation. Comme toujours, pour la plupart, il s’agit de partis politiques qui n’ont pas la moindre chance de franchir le seuil électoral. Par exemple, une liste qui ne comporte que des femmes. Elles sont singulièrement absentes des principaux partis. Et aussi des listes fantaisistes : le parti des pirates par exemple, ou alors la liste rouge blanc des incorruptibles. Sur cette liste figure en neuvième place le président des États-Unis Donald Trump et juste derrière lui, feu le Rabbin de Lubawitch. Un peu d’humour donc dans cette campagne électorale.

C’est ce qui explique que le Premier ministre désigné par le président a souvent du mal à former une coalition stable. Les alliances se font et se défont. Le système accorde aux petits partis une force disproportionnée. C’est le cas notamment des partis religieux, ou à l’opposé, des partis arabes qui souvent sont marginalisés. Mais ce qui est remarquable et déplorable, c’est que dans les campagnes électorales le conflit israélo-palestinien est la plupart du temps un thème tout au plus secondaire.

Difficulté à gouverner

En 1996, le système avait été modifié pour permettre l’élection du Premier ministre au suffrage universel. Après un véritable fiasco, le changement avait été abandonné pour reprendre le système traditionnel avec tous les problèmes qu’il implique. L’exécutif peut difficilement gouverner.

Ce que les Israéliens souhaiteraient, c’est de pouvoir savoir dès ce soir qui sera leur Premier ministre. Et selon les tout derniers sondages publiés avant le week-end, ce ne sera apparemment pas le cas.

Rfi

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