Sen24.info – (Dakar) Le mercredi 06 mai 2020, le ministère de la Santé et de l’Action sociale rapportait le 12e décès d’un patient atteint du Covid-19 en ces termes : ‘’Le Sénégal vient d’enregistrer un douzième décès lié au Covid-19. Il s’agit d’un patient de sexe masculin, âgé de 37 ans habitant à Rebeuss’’. ‘’Il est décédé le mardi 05 mai 2020 à 23h 55 à l’Hôpital Principal de Dakar. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale s’incline devant la mémoire du disparu et présente à sa famille ses condoléances attristées’’, ajoutait-on dans le document.
Dans le traitement de l’information relative à ce décès, le Conseil pour L’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED) a noté que plusieurs médias audiovisuels, écrits et en ligne, sont allés jusqu’à mentionner les pathologies dont souffrirait ce patient.
Le CORED, instance d’autorégulation, signale que la diffusion de ces informations médicales est une atteinte grave à la dignité du défunt et rappelle à tous les confrères et consœurs qu’en toute circonstance, nous devons rester des journalistes prudents mais aussi très précautionneux dans la manière de traiter une information aussi grave touchant une épreuve familiale intime et douloureuse.
Le CORED appelle les médias à l’exercice d’un journalisme responsable, c’est-à-dire pratiqué dans le cadre du respect des règles éthiques et déontologiques, loin des clichés de la presse à scandale qui cherche à s’immiscer dans la vie privée des individus.
La vie privée couvre l’intégrité physique et psychologique d’une personne ainsi que de multiples aspects de son identité, son droit à l’image, sa réputation, les informations relatives à sa situation médicale, à l’adresse de son domicile, à sa paternité, à ses activités sexuelles, etc.
Le CORED invite donc à plus de professionnalisme dans le traitement d’informations relevant du domaine de la vie privée ou couvertes par un secret professionnel, et dans le cas d’espèce, par le secret médical.
La diffusion des informations relatives à la situation médicale est contraire à l’éthique journalistique, sauf si elles ont un intérêt public.
Au terme des articles 53 et 54 du Code de la Presse, le CORED tout en privilégiant le dialogue, a les pleins pouvoirs pour prononcer des sanctions contre les organes qui font fi du respect des règles d’éthique et de déontologie.