Sen24.info – (Dakar) Le 20 octobre 2011, Mouammar Kadhafi, le « Guide la Révolution » et maître de la Libye de 1969 à 2011, trouvait la mort à Syrte, sa ville d’origine, dans le fracas des combats. Douze ans après, les circonstances exactes de sa mort restent encore mystérieuses.
Le 20 octobre 2011, à 12 h 30, heure locale, le colonel Yunus al Abdal à la tête des opérations militaires des troupes du CNT (Conseil national de transition) dans l’est de Syrte annonce la bonne nouvelle. Syrte, le dernier bastion de Mouammar Kadhafi vient de tomber; après un mois de combats acharnés.
Quarante-cinq minutes plus tard, un commandant du gouvernement libyen de transition, Abdel Madjid Mlegta annonce lui l’impensable. L’homme qui a dirigé pendant plus de 42 ans la Libye vient d’être capturé par les insurgés. Selon l’officier Muhammar Kadhafi est grièvement blessé. Le dirigeant libyen tentait de quitter la ville, à bord d’un convoi de véhicules. Ce convoi aurait été bombardé par des forces aériennes.
Fusillade, bombardement, lynchage ou exécution sommaire ?
Il est 13 h 55. Ce même commandant, Abdel Madjid Mlegta annonce que l’ancien « Guide la Révolution » de la Libye a succombé à ses blessures infligées par ce bombardement.
Mahmoud Jibril le numéro deux du CNT avance lui une autre version. Mouammar Kadhafi a été mortellement blessé lors d’échanges de tirs, en tentant de résister aux forces du Conseil national de transition. Mouammar Kadhafi et ses gardes du corps se seraient alors réfugiés dans des égouts, un tunnel de drainage des eaux sous la route où leur convoi a été intercepté. Puis il aurait été capturé et désarmé par les combattants du CNT.
Peu de temps après, l’Agence France-Presse diffuse une photo présumée de Mouammar Kadhafi blessé, les visage ensanglanté, mais toujours en vie. La chaîne Al-Arabiya diffuse de son côté les premières images de son corps. Dans le même temps, la capture à Syrte de Moatassem Kadhafi, un des fils de Mouammar Kadhafi, est annoncée.
La mort de Kadhafi, qui intervient quelques instants plus tard, reste entourée de mystère, tant de nombreuses versions sont avancées. Quelques vidéos prises sur le vif au moyen de téléphones portables montrent un homme encore en vie mais hagard et violemment pris à parti par une nuée de miliciens qui crient « Misrata ! », pour signifier le martyr qu’a infligé Kadhafi à cette ville, bastion de la révolution libyenne. Aucun supplice ne sera épargné à l’homme qui gouverna la Libye d’une main de fer pendant 42 ans : crachats, arrachage de cheveux, coups et bien pire encore…
Aux alentours de 15 heures GMT, le porte-parole du CNT à Benghazi annonce au monde la mort de Kadhafi, sans pour autant lever les doutes sur les circonstances de l’événement. Le « Guide » a-t-il été abattu lors d’un échange de tirs entre loyalistes et rebelles, selon la version officielle du CNT ? A-t-il succombé à ses blessures dans l’ambulance qui l’emmena vers Misrata ? A-t-il été tué lors de son lynchage par un simple milicien ou un agent secret français ?Cinq jours plus tard, le 25 octobre, Kadhafi et son fils Mouatassim sont enterrés dans un lieu tenu secret dans le désert libyen. La mort de Kadhafi et la chute de son régime n’empêcheront en rien la dislocation du pays et la poursuite de la guerre civile. La traque du tyran s’est achevée dans le sang. Mais elle laisse un goût de cendres à ceux qui croyaient encore en la justice des hommes.