Sen24.info – (Dakar) La validation d’Amady Ndao comme chef de village par l’autorité administrative indispose le camp adverse qui le récuse, le préfet casse la décision.
La nomination d’un nouveau chef de village à Djilacoune, commune de Coubalang, par le sous-préfet de Tenghory provoque une vaste colère dans ce village du département de Bignona situé dans la zone dite les Kalounayes. C’est la famille Ndao, pour l’histoire, qui a fondé le village et accueilli toutes les autres familles qui y résident aujourd’hui. Depuis, le chef de village est toujours choisi dans cette famille. Le tout dernier à occuper le poste est décédé il y a 4 ans. Mais le hic dans la succession d’Ousmane Ndao viendrait d’un différend entre celui qui est promu par la famille Ndao pour occuper le poste et l’autre camp résidant dans le second quartier du village appelé Djilacoune Petit.
Le sous-préfet de Taghory a alors convoqué une réunion d’urgence pour mettre fin à cette longue disette que traverse le village sans chef. Il avait convoqué tous les chefs de ménage du village pour en discuter et nommer le nouveau chef. Le plus vieux du village, Clément Diédhiou, plus connu sous le sobriquet de « Wo Diédhiou » qui est de l’autre camp va clairement dire que depuis la nuit des temps, le chef de village est toujours issu de la famille Ndao. Mais l’autre camp dit qu’il faut changer de procédure et aller au vote comme ça se fait partout.
L’autorité, vu qu’il y a deux camps qui s’opposent sur ce dossier et dans le but d’apporter une solution, a demandé à l’assistance de se déterminer par rapport à la démarche à entreprendre. La majorité a préconisé qu’il faudrait adopter la formule qui a toujours prévalu en choisissant le chef de village dans la famille Ndao.
Prenant la parole, le sous-préfet de Tenghory explique : « Je suis de passage. Je suis appelé à quitter cet arrondissement du jour au lendemain. Mon objectif est de permettre au village d’avoir un chef qui sera le représentant de l’État à Djilacoune. C’est à vous de vous unir pour régler cette situation car je pouvais faire comme mes prédécesseurs en classant ce dossier. L’État doit avoir un interlocuteur. Comme le village a donné son mot, j’invite la famille Ndao à se réunir et proposer un profil qui a un casier judiciaire vide et qui n’a pas d’arriérés de paiement d’impôts. »
Il a dans la foulée donné rendez-vous le 11 septembre pour la suite à donner au dossier. À la date du 11 septembre, le choix a été porté sur Amady Ndao, un retraité qui résidait à Dakar, mais qui est revenu au village depuis quelques semaines. L’évocation du nom d’Amady Ndao a suscité une onde de choc auprès de certains habitants de cette paisible localité. Les tiraillements ont même débuté devant l’autorité administrative lorsqu’elle a demandé à Amady Ndao de se rendre à la sous-préfecture pour les formalités administratives. À la plus grande surprise, le camp hostile à sa nomination l’a fortement récusé et même convoqué un point de presse pour exprimer son sentiment. Le préfet de Bignona a cassé la décision du sous-préfet pour prendre le dossier en main. Il a entendu les deux parties et une décision est attendue dans les prochains jours.
Il faut signaler que le camp des Ndao et alliés se mobilise ce jeudi devant la préfecture de Bignona pour afficher un niet catégorique aux manœuvres des opposants au choix d’Amady Ndao. Affaire à suivre…
Dakaractu