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Association des Élus Locaux de Sonko et Cie : Le projet va-t-il prospérer ?

Sen24.info – (Dakar) Avec un nombre de mairies et conseils départementaux assez impressionnant glané lors des élections locales de Janvier dernier, la coalition « Yewwi Askan Wi » est plus que jamais une force à prendre au sérieux. Mais est-ce assez pour que leurs responsables veuillent se soustraire du joug de la puissante association des maires du Sénégal afin de créer l’Association des Élus locaux regroupant les maires issus de leur coalition politique seulement ? L’AMS étant une association, il est consacré le droit de se réunir et de s’associer librement au Sénégal. Mais quid des avantages que peuvent procurer les mécanismes de financement de l’État au profit des collectivités territoriales ?

Association des Élus Locaux de Sonko et Cie : un projet mort-né ?
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L’association des maires du Sénégal sera amputée de près de 81 membres si jamais la menace du leader de Pastef, maire de Ziguinchor, de créer une entité parallèle à cette association prenait forme. Hier lors de la conférence des leaders « Yewwi », Ousmane Sonko a annoncé que les maires issus de leur coalition ne feront pas partie de l’association des maires du Sénégal. Et il sera mis en place l’association des élus locaux qui, dira Ousmane Sonko, sera différente de cette association qui agit selon lui, sous les ordres de Macky Sall.
Seulement assure le journaliste Bachir Fofana dans un post sur sa page facebook, « les financements de l’État en direction des collectivités territoriales », comme le fonds de dotation de la décentralisation, « se négocient avec l’Association des maires du Sénégal (AMS), dont le bras technique est l’Agence de développement municipal (ADM)! »
Le journaliste, ancien agent à l’agence de développement municipal (ADM), de poursuivre en notant qu’il est « « Libre à toutes les entités de créer d’autres associations, mais ce qui est constant, c’est l’AMS qui est l’interlocuteur des pouvoirs publics comme des partenaires techniques et financiers qui interviennent dans les collectivités territoriales. »

Pour Cheikh Ndong, Responsable de la Communication à Enda Ecopop et membre du réseau des journalistes spécialisés en décentralisation, il n’y a rien qui interdise à des maires qui sont du même bord politique de s’allier.
« Ce n’est pas contraire à l’esprit du code général des collectivités territoriales. » Seulement ajoute-t-il, l’idéal « dans un État normal serait qu’il se range du côté de l’AMS ». Mais il faut prendre en compte deux choses, précise-t-il. Ces maires de la coalition Yewwi auront-ils la visibilité qu’ils espèrent ? Deuxième chose c’est un problème communicationnel. « Comment vont voir les populations le fait que Ousmane Sonko s’asseye à la même place que des maires de Benno comme Aly Ngouille Ndiaye ou Mor Ngom pour engager les mêmes batailles? »
Concernant les mécanismes de financement, l’interlocuteur de l’État peut ne pas être forcément l’AMS selon Cheikh Ndong. « C’est l’Etat qui calcule à travers des mécanismes le financement des collectivités territoriales, les montants à allouer à chaque commune pour les fonds d’équipement, ou encore au fonds d’appui aux collectivités territoriales. Cela n’a rien à avoir avec l’AMS qui est une association faitière qui se regroupe pour défendre les intérêts des maires en tant que démembrements de l’État, elle reste une association privée », assure t-il.
Du côté de l’association des maires du Sénégal, on regrette cet esprit de division de la part de Sonko et Cie, « contraire à l’esprit républicain qui a toujours été chanté et réclamé ».

Abdou Khadre Ndiaye, maire de Gae et Secrétaire Général de l’Union des associations d’élus locaux (UAEL), de rappeler que le temps de la campagne et de la partisanerie est terminé. « On est dans le temps de la République et des Institutions. Il faut que les gens aillent vers une démarche de rassemblement », a-t-il prôné.
« L’association des maires ce n’est pas une affaire du président Macky Sall. Il est la clef de voûte des institutions, le Chef de l’État, et à ce que je sache il ne s’est jamais immixé dans le fonctionnement encore moins dans les orientations de l’association. Ce serait déjà donner un mauvais signal pour cette opposition que d’aller dans une démarche de partisanerie », ajoute-t-il.
« C’est regrettable et condamnable, mais nous avons l’obligation de tendre la perche à tout le monde. Les mairies ne doivent pas avoir de couleurs politiques, le maire a un caractère général institutionnel et républicain qu’il faut sauvegarder. C’est contraire à l’esprit républicain qui a toujours été chanté et réclamé. Si par ailleurs ils peuvent avoir des griefs qu’ils peuvent reprocher au pouvoir central, ce n’est pas de cette façon qu’on doit régler certains types de revendication ou de problèmes », fera-t-il savoir en outre.
Sur la visibilité de certains maires, notamment ceux de l’opposition, il a indiqué qu’il faut accepter les règles du jeu démocratique. « Depuis Senghor, c’est le parti majoritaire qui dirige l’association. Mais l’actuel bureau de l’AMS est un bureau consensuel mis en place avec toute l’opposition. Maintenant dira-t-il pour finir, il y a des questions qui sont liées à l’association et ne comprend pas ceux qui veulent légitimer tout ça… ».
Enfin, dira le Secrétaire Général de l’UAEL, face à cette nouvelle situation l’État prendra ses responsabilités en tout état de cause. L’autorité, notamment le Ministre de l’Intérieur, chargé de délivrer les récépissés, appréciera à sa juste valeur la posture à adopter.
Dakaractu

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