Sen24.info – (Dakar) Le collectif de soutien à Idrissa Gana Gueye, dont la pétition a été supprimée sur la plateforme Change.org il y a quelques jours, après plus de 50.000 mille signatures, demande le retrait du titre de Docteur Honoris Causa décerné à Valérie Pécresse par l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Selon le communiqué du collectif, exploité par Seneweb, “par décret n°2011-22 du 11 janvier 2011, le Chef de l’État du Sénégal avait approuvé la délibération de l’Assemblée de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, en date du 4 août 2010, décernant le titre de Docteur Honoris Causa de ladite Université à Valérie Pécresse suite à une proposition de l’Assemblée de la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG”). “En grandes pompes, Valérie Pécresse avait reçu, le vendredi 6 mars 2015 à Dakar, les insignes et son diplôme dans le Temple du savoir qu’est l’UCAD », fait savoir l’initiateur de la pétition en soutien au joueur Idrissa Gana Gueye.
Ainsi, justifie le collectif de soutien à Gana Gueye, composé de journalistes, d’écrivains et de membres de la société civile, « en appelant les autorités françaises à prendre des sanctions contre Idrissa Gana Gueye, suite à son refus de participer à la promotion de la cause LBGT+, Valérie Pécresse s’est voulu chantre d’un Occident hégémonique dans sa quête d’un nouvel ordre universel, dans lequel les cultures, les croyances et les identités séculaires, parfois millénaires, deviennent uniformisées et conformes à une seule vision : celle européo-centriste. Une telle attitude, hégémonique et dominatrice, fait fi du respect de la différence et de la tolérance ».
De l’avis de Mamadou Thiam, « par ses propos, Valérie Pécresse contrevient aux valeurs fondamentales fondatrices de toute université en tant qu’espace de création et de production de connaissances scientifiques, indépendant des dogmes et des pouvoirs. Son appel à sanctionner Idrissa Gana Gueye dénote manifestement son manque de respect à la différence et de tolérance. Ses propos s’assimilent plutôt à une oppression de la liberté religieuse et celle de conscience. Ils souillent la noblesse et la grandeur des valeurs sur la base desquelles les universités décernent une distinction aussi honorifique que celle de Docteur Honoris Causa. Par conséquent, Valérie Pécresse ne mérite plus, de ce fait, d’arborer ni de se prévaloir des insignes et du diplôme Honoris Causa que l’UCAD lui a décerné ».