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Couvre-feu : «Les policiers auteurs des violences ont été bel et bien sanctionnés», (commissaire)

Sen24.info – Dakar) Les policiers auteurs d’actes de violence lors du premier jour du couvre-feu ont été sanctionnés. L’assurance est donnée par le Directeur de la Sécurité publique, le commissaire Abdoul Wahab Sall. Invité du Jury du dimanche (JDD) de Mamoudou Ibra Kane, ce 5 avril, sur iRadio et Itv, il précise.

« Ils ont fait l’objet au moins de mesures disciplinaires au départ. Au moins, la première catégorie de sanctions leur a été appliquée. Généralement, quand il y a des situations comme ça, c’est des sanctions disciplinaires. On a un statut qui date de 2009 avec son décret d’application qui prévoit selon les catégories de personnel dans la police nationale, des sanctions appropriées en fonction de la faute qui a été commise», a déclaré le commissaire Abdoul Wahab Sall sur iRadio et Itv repris par emedia.

Et de poursuivre : «cela peut être ce qu’on appelle une cellule comme au camp Abdou Diassé, où on met quelqu’un pendant 10 jours. Il y a possibilité de prolonger 20 autres jours. Parfois, c’est suivi de conseil d’enquête, et le cas échéant, il y a plusieurs types de sanction. Cela peut être un abaissement d’échelon ou une radiation ou des sanctions intermédiaires».

« Une police qui a un visage humain »

Sur ces actes, il concède aux organisations de défense des droits de l’homme « leur droit de réponse ou de riposte », mais martèle-t-il : « ce sont des actions isolées, que l’autorité a eu à déplorer. Il y a eu le communiqué du ministre de l’Intérieur, et du Directeur de la police nationale, pour déplorer des comportements déviants, qui ne sont pas recommandés aux agents, à qui on demande vraiment d’agir avec intelligence et tact, de regarder l’esprit et la lettre des textes, d’agir avec discernement. C’est le discours qui est porté vis-à-vis des agents dans le cadre des notes d’orientation dès le début de la crise sanitaire, et dans le cadre de briefing qui sont faits par les chefs de service départementaux ou régionaux à l’endroit de ces agents-là quotidiennement. Il y a un travail qui est fait de sensibilisation sur des actes qui ont été déplorés, condamnés par l’autorité, et l’autorité a profité de cette occasion à l’époque pour amener les Sénégalais à adhérer davantage à ces mesures exceptionnelles, tendant exclusivement à réduire le rythme de propagation de Covid-19.

Aujourd’hui, je crois que sur le terrain même surtout des actions humanitaires même de la police (car) sur des situations, les policiers sont venus en aide à des individus en détresse notamment des femmes enceintes à terme. C’est le cas à Abass Ndao, à Touba, on a eu beaucoup de cas où nos agents ont eu à assister des femmes en détresse. C’est la tendance dans tout État de droit, c’est l’humanisation. Pas plus tard que la semaine dernière on a tiré des leçons : toute violence injustifiée est bannie même durant l’Etat d’urgence et le couvre-feu. »

D’ailleurs, ajoute-t-il, la police a intégré ce phénomène des réseaux sociaux : « On a des services spéciaux chargés de surveiller, de contrôler ce qui se fait. Cela nous permet d’avoir une orientation par rapport à notre stratégie sécuritaire. C’est extrêmement important. »

Le dispositif de sécurité au plan national

Interpellé sur le dispositif de sécurité qui est mis en place au plan national aujourd’hui, Sall rassure également : « Maintenant, les enjeux sanitaires et sécuritaires sont difficilement dissociables. Et le Sénégal n’est pas à sa première expérience en cette matière précise. Vous avez eu la gestion de l’épidémie Ebola où santé et sécurité faisaient une seule entité. Donc, le dispositif actuel existait : le comité national de gestion des épidémies, le plan national de riposte, la coordination des patrouilles, l’échange d’information entre les services sanitaires et de sécurité. Cette osmose qui a existé entre services de sécurité et sanitaires, aujourd’hui, on est en train de revivre cette symbiose-là dans le cadre du dispositif qui a été reconduit par les plus hautes autorités. Et la différence entre la gestion de l’épidémie Ébola et celle du Coronavirus, c’est fondamentalement les mesures exceptionnelles qui ont été prises dont l’Etat d’urgence et le couvre-feu, qui sont prévus dans les textes. Quand il y a calamité publique ou menace de calamité publique, il y a toujours possibilité pour la plus haute autorité de prendre des mesures exceptionnelles pour renforcer les pouvoirs des autres autorités administratives afin d’endiguer le phénomène. C’est prévu et aujourd’hui, ça fait bon ménage, et ce qui change ce sont les mesures exceptionnelles qui sont appliquées».

L’application du couvre-feu sur le terrain

Il dit : « Concernant le couvre-feu, de 20 heures à 06 heures du matin, la liberté de circulation des personnes est totalement réduite. Ce qui est permis, c’est la circulation des marchandises. Pour les personnes, il y a que certaines catégories de personnes qui sont autorisées à circuler, énumérées dans l’arrêté du ministre de l’Intérieur, comme les médecins, les agents de santé, des dérogations pour les médias, les agents des sociétés de gardiennage, un arrêté subséquent au décret du président de la République instaurant l’état d’urgence assorti du couvre-feu. Des dérogations sont également accordées exceptionnellement par les autorités administratives quand il y a une nécessité qui se pose par rapport à un décès, un déplacement nécessaire, le Gouverneur ou le Préfet est habilité sur délégation du ministre de l’Intérieur à donner une autorisation temporaire de circuler à une personne déterminée pour aller de région à région ou d’une agglomération à une autre.

A part de ces dérogations laissées à l’appréciation des autorités administratives, et celles limitativement énumérées dans l’arrêté ministériel, toute autre circulation des personnes n’est pas autorisée notamment à l’heure du couvre-feu».

Bilan du couvre-feu de 12 jours

Au-delà des interpellations répertoriées durant ces 12 jours de couvre-feu, le Directeur de la Sécurité publique se réjouit de « la stratégie de la police » consistant « à faire preuve de pédagogie et de persuasion. On aurait pu arrêter les individus durant le couvre-feu, déclencher une procédure judiciaire, et les envoyer au Tribunal, où ils encourent jusqu’à 3 ans de prison, et 500 mille F CFA d’amende. Mais pour montrer le caractère humaniste de la police, et même de la justice, on a généralement fait des mises en demeure aux citoyens. On les a entendus sur Procès-verbal (PV) et on leur a fait savoir les sanctions qu’ils encouraient et on leur a vraiment demandé d’adhérer à cette mesure parce qu’elle a été faite dans leur intérêt exclusif. Finalement, la plupart a été remis en liberté, pour éviter la répression à tout bout de champ».

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