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L’Église de France indignée par le projet de Macron sur “l’aide à mourir”

Sen24.info – L’Église de France a vivement critiqué lundi matin le projet de loi sur “l’aide à mourir”, présenté la veille par Emmanuel Macron, évoquant “une tromperie”, “quelque chose d’incompréhensible” et “une absence de fraternité”.

“Appeler ‘loi de fraternité’ un texte qui ouvre à la fois le suicide assisté et l’euthanasie est une tromperie. Une telle loi, quoi qu’on veuille, infléchira tout notre système de santé vers la mort comme solution”, déclare dans La Croix Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France.

“Le président de la République présente un texte tout ficelé sur ce qu’il appelle +l’aide à mourir+, mais, sur les soins palliatifs, (ce sont) de vagues promesses avec un chiffrage tout à fait approximatif”, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, “nulle part n’apparaît une clause de conscience spécifique: n’est-ce pas un manque?” s’est-il interrogé, appelant les parlementaires “à mesurer combien est ambigu le texte annoncé”.

Projet présenté en avril

Après de longs mois de réflexion et plusieurs reports, Emmanuel Macron a dévoilé son “modèle français de la fin de vie”: une “aide à mourir” qui doit permettre à certains patients, selon des “conditions strictes”, de recevoir une “substance létale”.

Dans un entretien publié par La Croix et Libération dimanche soir sur leur site, le chef de l’État annonce que le projet de loi du gouvernement, qui inclura aussi un volet pour renforcer les soins palliatifs, sera présenté en avril en Conseil des ministres pour un examen en première lecture à l’Assemblée nationale en mai, avant les élections européennes de juin.

Plus précisément, le 27 mai, comme l’a annoncé lundi le Premier ministre Gabriel Attal sur X. Le président Emmanuel Macron a expliqué dimanche que le projet de loi ouvrirait pour les majeurs la “possibilité de demander une aide à mourir sous certaines conditions strictes”, notamment que les candidats soient “capables d’un discernement plein et entier”, ce qui exclut par exemple les malades psychiatriques ou les cas d’Alzheimer.

Le projet de loi, qui doit être transmis d’ici dix jours au Conseil d’État concernera les personnes atteintes d’une pathologie “incurable” avec “pronostic vital engagé à court ou moyen terme”, et subissant des souffrances “réfractaires” que l’on ne peut soulager.

Cette “aide” sera conditionnée à l’avis “collégial” de l’équipe médicale sous 15 jours. Le malade pourra absorber le produit mortel seul ou, lorsqu’il est dans l’incapacité de le faire, notamment dans le cas de certaines maladies neuro-dégénératives comme la maladie de Charcot, avec l’assistance d’un membre du corps médical ou d’une personne volontaire qu’il aura désigné.

S’attendant à des résistances de la droite de l’hémicycle, le Premier ministre a rappelé sur X que les parlementaires devraient se livrer à “un débat apaisé, éclairé, respectueux des positions de chacun” car, cette évolution de la loi est “attendue de longue date” et constitue “un progrès”.

7sur7.be

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