Sen24.info – (Dakar) Cela fait plus d’un an que cette affaire de viol présumé divise les Sénégalais. Le doyen des juges Maham DIALLO depuis son arrivée à la tête de cette instance en remplacement de feu Samba Sall, a pris son temps pour entendre toutes les personnes citées ou impliquées dans ce dossier.
Le Doyen des juges a interrogé, comme témoin, Dr Alfousseyni Gueye, auteur du certificat médical qui blanchit Ousmane Sonko, placé sous contrôle judiciaire pour viol. Le Dr Alfousseyni Gaye a confirmé le contenu de son rapport médical, versé dans le dossier d’enquête, à savoir qu’il avait constaté une déchirure ancienne de l’hymen d’Adji Sarr. Il a aussi fait des révélations en revenant sur les circonstances dans lesquelles il a effectué son rapport. En effet, la veille, il avait reçu un appel de Me Pape Samba So dit Gaby lui demandant s’il ne comptait pas bouger de Dakar. Question à laquelle il avait répondu par la négative. A la suite de la réquisition des gendarmes, Alfousseyni Gaye révèle avoir transmis tout le dossier aux enquêteurs. Quant aux prélèvements, il ne sait pas ce qu’ils sont devenus puisqu’il les a envoyés à son collègue qui n’a pas répondu à la convocation du magistrat instructeur.
La propriétaire de Sweet Beauty a été entendue au mois de mars dernier. Elle a également lavé à grande eau Ousmane Sonko. Ndèye Khady Ndiaye est également revenue sur la thèse du complot devant le Doyen des Juges. À cet effet, elle n’a pas fait qu’accuser, mais elle a nommément cité des personnalités qui lui auraient proposé des millions, rien que pour charger son ancien client de Sweet Beauty. Durant le face-à-face, Ndèye Khady Ndiaye a aussi démenti les accusations portées par son ex-employée, Adji Sarr contre Ousmane Sonko. Comme indiqué hier, son époux n’a pu être entendu hier. Il revient aujourd’hui pour son face-à-face avec le Doyen des juges. L’autre employée, qui travaillait dans le salon de massage avec Adji Sarr, devrait également être entendue à la suite du couple Ndiaye.
L’ancien capitaine de gendarmerie Seydina Oumar Touré, qui a avait en charge le dossier a fait des révélations qui ont enfoncé Adji Sarr : «Tonton, est-ce que je n’aurais pas de problème dans cette affaire ? Je ne veux pas que ma patronne (la propriétaire de Sweet Beauté) qui est à l’hôpital Fann soit au courant.» Le capitaine d’ajouter : « Les prélèvements effectués sur la fille sont faux». Aussi, demande-t-il aux Sénégalais d’en tirer les conclusions. Quand il a demandé à la masseuse sa carte nationale d’identité, elle lui a dit que celle-ci est fausse. Dans la carte nationale d’identité, elle a 17 ans alors qu’en réalité elle en a 20 ans.
Le Doyen des juges, Oumar Maham Diallo, a entendu la deuxième masseuse citée dans ce dossier, Aïssata Bâ alias Maman Bâ. Maman a été interrogée sur les types de massage pratiqués à Sweet Beauty. Une interrogation à laquelle la concernée n’a pu répondre, parce que n’ayant pas passé beaucoup de temps à l’institut. En effet, Maman a déclaré avoir passé juste une semaine à Sweet Beauty et n’avoir effectué que trois massages. Cependant, elle a affirmé ne pas avoir pratiqué de massage sexuel durant ce laps de temps. L’ex-collègue de Adji Sarr a confié au Doyen des juges que pour faire leur travail, les masseuses portent « des dessous jetables » comme dans tous les instituts. Tenant à garder son honorabilité, elle jure n’avoir pas fait ce que Adji Sarr dit avoir fait.
Au mois d’avril dernier, un audio circule sur les réseaux sociaux dans lequel on entend une voix supposée être celle de Mamour Diallo. Dans l’audio, Mamour DIallo donne des conseils à Adji Sarr pour mieux enfoncer le leader de Pastef, Ousmane Sonko dans cette affaire de viol où il est placé sous contrôle judiciaire. Mieux, développe, l’audio a été réalisé par Adji Sarr elle-même, lors d’une visite de l’ancien directeur des domaines, puis envoyé à un de ses proches. Manifestement, c’est de ce dernier qu’est partie la première fuite. Tous ces éléments enfoncent Adji Sarr.