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Grève des contrôleurs aériens : Fortes perturbations attendues ce vendredi

Sen24.info – (Dakar) De fortes perturbations sont à prévoir dans les aéroports en raison d’une grève des contrôleurs aériens, vendredi. Dans une note parvenue à notre rédaction, ces derniers menacent de paralyser le système.

Sauf changement de dernière minute, comme ce fut le cas au mois d’août, les usagers et quelques pays africains, de Dakar à Abidjan, de Cotonou à N’Djamena, promettent de saboter le trafic aérien.  En effet, cette grève va impacter plusieurs aéroports dans les 17 pays africains, membres de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). L’Union des syndicats des contrôleurs aériens (Usycaa) renseigne que le présent préavis va entrer en vigueur à compter du vendredi 23 septembre 2022 à partir de 8 h 00 TU jusqu’au dimanche 25 septembre 2022 à 7 h 59 TU. Et, il sera d’une durée indéterminée jusqu’à la satisfaction totale de toutes leurs revendications. Selon la même source, pendant la période de la grève, les contrôleurs cesseront toute fourniture de services de la circulation aérienne dans tous les aéroports et espaces aériens concernés.

Toutefois, tempèrent les membres de l’Usycaa, un service minimum sera assuré aux vols des chefs d’État et de gouvernement, aux vols militaires, aux vols effectuant des évacuations sanitaires, aux vols à caractère purement humanitaire et aux vols participant à des opérations de recherches et de sauvetage, « si les conditions de sécurité des contrôleurs aériens le permettent ». Revenant sur les motifs de cette grève, l’Usycaa regrette que les conditions d’un dialogue direct et franc, comme demandé par le président Macky Sall, aient été bafouées et mises à mal par la direction générale de l’Asecna. Les points de revendications de l’Usycaa sont essentiellement relatifs au renforcement des capacités opérationnelles, à l’épanouissement professionnel et au plan de carrière du contrôleur aérien de l’Asecna.

Comment la grève va perturber le ciel africain…

Si les syndicalistes annoncent un mouvement qui pourrait être suivi par 600 des 700 contrôleurs aériens que compte l’organisation, l’Asecna indique que certains États, dont la Côte d’Ivoire, la Centrafrique ou le Burkina Faso, « ont pris des arrêtés portant réquisition des contrôleurs aériens pour assurer la totalité des services nécessaires à la circulation aérienne civile et militaire [laquelle n’était pas concernée par le préavis, pas plus que les vols de chefs d’État et de gouvernement et les opérations sanitaires et humanitaires] ».

« Avec ces réquisitions et ces décisions de justice, on met de côté la liberté syndicale et le droit de grève pour employer la force de l’État », fulmine un responsable syndical, pour qui la cessation du travail malgré les réquisitions n’est pas exclue dans plusieurs pays.

Si le tribunal du travail hors classe de Dakar vient de suspendre le mot d’ordre de grève au Sénégal, l’Ascena concède toutefois que « l’espace aérien sous la responsabilité de Niamey est impacté ». La situation est plus floue du côté de Brazzaville, où l’Asecna évoque un risque [de grève] malgré l’interdiction officielle, et à Madagascar, où l’Asecna a annulé le notam (pour notice to airmen, « messages aux navigants aériens ») destiné à prévenir les usagers de l’air d’une grève possible – comme elle l’a fait pour le Mali, le Bénin et le Togo, où le tribunal du travail a « déclaré la grève illégale et l’a interdite », assure l’Asecna.

L’annulation de ce notam est perçue comme « unilatérale et irresponsable » et « compromet dangereusement la sécurité de la navigation aérienne », déplore le syndicat malgache, précisant que son préavis est maintenu et « qu’aucun service de navigation aérienne ne sera fourni ». Au Tchad ou en Mauritanie, où la grève est interdite par la loi, « les contrôleurs aériens travailleront, mais n’assureront pas la contingence [la surveillance aérienne des pays voisins dont les contrôleurs seront en grève] », poursuit notre interlocuteur qui assure « nourrir encore un espoir » qu’un accord de dernière minute soit trouvé. Les revendications des contrôleurs portent essentiellement sur des revalorisations de primes et des heures de nuit, ainsi que sur la résorption du sous-effectif.

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