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France : un prêtre tué par un Rwandais accusé d’avoir incendié la cathédrale de Nantes

Sen24.nfo – (Dakar) Un prêtre a été tué lundi dans l’ouest de la France par un homme qu’il hébergeait, un ressortissant rwandais qui avait avoué en juillet 2020 l’incendie de la cathédrale de Nantes, et qui s’est rendu dans la matinée à la gendarmerie pour se dénoncer. Une enquête a été ouverte pour “homicide volontaire”, a annoncé lundi le vice-procureur de La Roche-Sur-Yon, Yannick Le Goater, lors d’une conférence de presse à la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre (Vendée). “Aucun mobile lié à un motif terroriste” n’apparaît dans cette affaire après le placement en garde à vue du suspect, a précisé le magistrat.

Le drame a été annoncé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter, confirmant une information de Valeurs Actuelles. “Tout mon soutien aux catholiques de notre pays après le dramatique assassinat d’un prêtre en Vendée”, a écrit sur Twitter le ministre qui doit se rendre sur place, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, ce lundi vers 17h30.

Le mode opératoire du crime pas encore établi

Une enquête a été ouverte pour “homicide volontaire”. Le mode opératoire du crime n’était pas connu dans l’immédiat, mais une source policière a écarté une attaque au couteau. Selon une source proche du dossier, “un homme s’est présenté en milieu de matinée à la brigade de gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre et a dit avoir tué un ecclésiastique”.

Le corps de la victime a été retrouvé dans les parties communes de la communauté et le suspect a été placé en garde à vue, d’après la même source, précisant que la Brigade de recherches de La Roche-sur-Yon et la Section de recherches de Nantes étaient saisies de l’enquête.

Selon les premiers éléments, la victime est décédée après avoir reçu des coups, d’après une source policière, qui écarte a priori une attaque terroriste. L’autopsie permettra de préciser les causes de la mort.

Le prêtre, âgé de 60 ans et membre de la communauté religieuse des Montfortains à Saint-Laurent-sur-Sèvre, l’accueillait “depuis plusieurs mois”, a indiqué une source policière à l’AFP.

Mis en cause dans l’incendie d’une cathédrale en 2020

Cet homme, Emmanuel A., de nationalité rwandaise venu se réfugier en France, était sorti le 29 juillet de l’hôpital Georges Mazurelle à la Roche-Sur-Yon où il avait été en soins psychiatriques pendant un mois, a-t-on indiqué de source policière. En outre, il avait été placé en détention provisoire en 2020 avant d’être libéré sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de la cathédrale de Nantes (ouest) où il était bénévole, a précisé cette source.

Le 18 juillet 2020, un incendie s’était déclenché dans la cathédrale de Nantes, détruisant notamment le grand orgue. Des traces de produit inflammable avaient été retrouvés dans l’édifice et le bénévole de 39 ans, arrivé depuis plusieurs années en France et qui était chargé de fermer l’église à la veille du sinistre, avait fini par avouer les faits. Il vivait alors dans un foyer avec des membres du clergé de Nantes.

Macron “exprime toute sa sympathie” à la communauté religieuse

Emmanuel Macron, qui a “suivi en temps réel” le dossier, “exprimé toute sa sympathie” à sa communauté religieuse des Montfortains, a indiqué l’Élysée. Informé lundi matin, le président a également eu de nombreux échanges avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice et fait contacter le sénateur de Vendée Bruno Retailleau, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr de Moulins Beaufort, ainsi que le père de Woillemont, secrétaire général de la Conférence des évêques de France, a précisé l’Élysée.

“Il portait jusque dans les traits de son visage la générosité et l’amour de l’autre. Au nom de la Nation, je rends hommage au Père Olivier Maire. Pensées chaleureuses pour les Montfortains et tous les catholiques de France. Protéger ceux qui croient est une priorité”, a tweeté le chef de l’État français ce lundi après-midi.

De son côté, Jean Castex a fait part de son “profond désarroi” et de sa “vive compassion”. Le Premier ministre a “demandé à ce que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame afin que toutes les conséquences puissent en être tirées”, selon Matignon.

Sur Twitter, le sénateur du parti de droite Les Républicains de la Vendée Bruno Retailleau a rendu hommage au “père Olivier Maire, supérieur des Montfortains”, en disant: “Sa mort témoigne de la bonté de ce prêtre que je connaissais bien et dont j’avais pu apprécier la profondeur de la foi. Sa mort est une grande perte”.

La Conférence des évêques de France et la Conférence des religieux et religieuses de France “expriment leur immense tristesse et leur effroi” après “l’assassinat du Père Olivier Maire, Supérieur Provincial des Missionnaires Monfortains”, ont fait savoir ces institutions.

“Compassion pour la communauté chrétienne dont le prêtre a été assassiné. Pourquoi le criminel, un incendiaire de cathédrale, n’était-il pas suivi de près pour son évident grave dérangement mental?”, s’est interrogé dans un tweet Jean-Luc Mélenchon (LFI).

L’extrême droite dénonce

Le drame a aussitôt fait l’objet de polémiques politiques, à huit mois de l’élection présidentielle. La présidente de Rassemblement national Marine Le Pen, a réagi immédiatement sur Twitter. “En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de #Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre”, a-t-elle écrit, y voyant la “faillite complète de l’Etat et de Gérald Darmanin”.

Le ministre de l’Intérieur a répliqué sans tarder sur Twitter: “Cet étranger n’était pas expulsable malgré son arrêté d’expulsion tant que son contrôle judiciaire n’était pas levé”. Il a accusé Marine Le Pen de “polémiquer sans connaître les faits”.

Les dernières attaques mortelles d’un membre de l’Église catholique

La dernière attaque mortelle visant un membre de l’Église catholique en France remonte au 29 octobre dernier, lorsque Brahim Aouissaoui, un Tunisien de 22 ans, avait tué au couteau deux fidèles et le sacristain de la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption à Nice (sud-est), avant d’être grièvement blessé par des policiers municipaux.

En 2016, le père Jacques Hamel, prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray (ouest), avait été égorgé dans son église par Abdel Malik Petitjean et Adel Kermiche, qui avaient été abattus par la police. L’assassinat avait été revendiqué par l’organisation Etat Islamique (EI).

Les dernières attaques mortelles d’un membre de l’Église catholique

La dernière attaque mortelle visant un membre de l’Église catholique en France remonte au 29 octobre dernier, lorsque Brahim Aouissaoui, un Tunisien de 22 ans, avait tué au couteau deux fidèles et le sacristain de la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption à Nice (sud-est), avant d’être grièvement blessé par des policiers municipaux.

En 2016, le père Jacques Hamel, prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray (ouest), avait été égorgé dans son église par Abdel Malik Petitjean et Adel Kermiche, qui avaient été abattus par la police. L’assassinat avait été revendiqué par l’organisation Etat Islamique (EI).

7sur7.be

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