Sen24.info – (Dakar) La section Enseignement supérieur et recherche du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES) appelle à un recrutement massif de jeunes enseignants aux faits des problématiques actuelles de la recherche pour pallier la rareté d’enseignants de rang magistral.
Réagissant à une interpellation du chef de l’Etat relative à la possibilité d’instaurer l’éméritat pour résoudre les difficultés de certains étudiants en Master s’inscrire en thèse, le SUDES, dans un communiqué estime que l’éméritat n’est pas une panacée.
Lors de la réunion du Conseil des ministres du mercredi dernier, le président de la République avait demandé au ministre de l’Enseignement supérieur, aux recteurs, notamment celui de l’Université Cheikh Anta DIOP, d’examiner les modalités d’instauration de l’Eméritat pour résoudre les difficultés que rencontrent certains étudiants en Master pour s’inscrire en thèse.
‘’Même si une réflexion sur l’éméritat n’est pas dénuée de pertinence, l’éméritat ne saurait en aucun cas être la panacée’’, soutient l’organisation dans une déclaration parvenue à l’APS, lundi.
La solution à la rareté d’enseignants de rang magistral réside dans le recrutement massif de jeunes enseignants aux faits des problématiques actuelles de la recherche scientifique et de les mettre dans les conditions idoines pour mener leur propre recherche et avancer dans la carrière universitaire, fait savoir le SUDES.
Le syndicat appelle à cet égard l’Etat à remercier les retraités actuels en leur donnant une retraite décente plutôt que d’user d’expédients pour prolonger artificiellement leur activité.
‘’Si au bout de soixante ans d’existence, l’Université Cheikh Anta Diop n’arrivait pas à assurer une relève scientifique capable d’encadrer les mastériens et doctorants, ce serait là le signe d’un échec grave que le maintien artificiel en activité d’enseignants qui auraient dû former cette relève-là ne saurait résoudre’’, estime le SUDES.
‘’Si le Sudes/ESR se réjouit de constater que le Chef de l’État s’intéresse à l’enseignement supérieur, il ne peut s’empêcher de s’inquiéter de cette tendance à l’immixtion directe de l’Exécutif dans le fonctionnement d’une institution comme l’Université qui jouit statutairement d’une totale indépendance et d’une autonomie de gestion’’, souligne l’organisation syndicale.
Elle invite ainsi le président de la République à s’abstenir de se prononcer publiquement sur des questions relatives au fonctionnement interne des universités afin de préserver les libertés académiques garanties par la loi N° 94-79 du 24 novembre 1994 relative aux franchises et libertés universitaires.