Sen24.info – (Dakar) Les troubles de l’élection présidentielle de 1988, entraînant l’état d’urgence à Dakar, vont planer sur l’organisation du scrutin de 1993. Malgré des réformes apportées avec notamment l’adoption d’un code consensuel en 2012, la rupture de confiance entre le pouvoir et l’opposition demeure vive. Conscient de l’échec qui sanctionne ce processus, et la pression exercée sur les juges du Conseil constitutionnel, le président de cette institution Kéba Mbaye va remettre sa démission le 2 mars 1993.
La pression de l’attente des résultats de l’élection du 21 février 1993 va provoquer des situations complexes. Dans sa lettre de démission adressée au président de la République, le juge Kéba Mbaye va dire toute sa déception de l’attitude des partis politiques impliqués dans ces joutes. Il se dira d’ailleurs être trompé sur la foi de ces formations qui avaient décidé de jouer le jeu démocratique. Kéba Mbaye, jugeant la régularité de l’élection, démissionne pour protester contre les soupçons de l’opposition.
C’est donc le président de la cour de cassation Youssoupha Ndiaye qui sera désigné par le président Abdou Diouf pour occuper la tête du conseil constitutionnel. Les résultats seront finalement proclamés le 13 mars 1993. Abdou Diouf passe au premier tour avec 58,4% des voix contre 32,03% pour Abdoulaye Wade.