vendredi , septembre 20 2024
Home / Actualite / Ligue des champions : le PSG se qualifie en finale, en toute facilité

Ligue des champions : le PSG se qualifie en finale, en toute facilité

Sen24.info – (Dakar) Vainqueur (3-0) d’une équipe de Leipzig sans répondant, le Paris-Saint-Germain disputera sa première finale de la compétition face au Bayern Munich ou Lyon.
AP
Les célébrations à même le terrain ont duré peu longtemps. Simplement une ronde entre joueurs, comme l’aurait fait n’importe quelle équipe dans n’importe quel tournoi : « On est en finale ! On est en finale ! » A ceci près qu’il s’agit de la Ligue des champions, le trophée de clubs le plus coté du continent.
Mardi 18 août, à Lisbonne, le Paris-Saint-Germain (PSG) a, enfin, vu la lumière, dans ce stade de Luz fort bien nommé : son facile succès (3-0) en demi-finales contre Leipzig lui ouvre la voie de la finale, que les Franciliens disputeront ici même dimanche 23 août, contre le Bayern Munich ou Lyon. La toute première de leur histoire.
Joie simple et triomphe modeste, tant l’adversaire du soir aura paru éteint. Comme incapable de rivaliser, infichu de maintenir le rythme, impropre à la moindre réaction. Bref, suspense moins intense que contre l’Atalanta Bergame au tour précédent : le 12 août, le club italien contraignait les Parisiens à inscrire deux buts en moins de trois minutes pour retourner le sort (2-1) en toute fin de rencontre, plus d’une heure après le but adverse.
Autant le PSG a gagné son quart de finale contre lui-même, contre ses propres cauchemars, contre les lazzis auxquels il aurait eu droit en cas de nouvelle élimination prématurée, malgré tant de moyens et d’espoirs investis ; autant ce même PSG a gagné sa demi-finale contre… pas grand monde, sauf le respect que l’on doit aux joueurs de Leipzig, dominateurs de l’Atlético Madrid (2-1) en quarts de finale.
En cette période de Covid-19, footballeurs comme journalistes échappent désormais à l’épreuve de la « zone mixte » d’après-match, ce moment où, d’ordinaire, les uns s’arrêtent ou non pour répondre aux questions des autres. En revanche, nul moyen d’esquiver les interviews avec les chaînes de télévision détentrices des droits de diffusion, et donc les exercices d’autocritique : « Dans l’ensemble, nous avons joué de manière très imprécise, nous n’avons pas été bons dans les duels, il nous a manqué de l’audace et nous n’avons pas été assez agressifs », convient le gardien hongrois de Leipzig, Peter Gulacsi, pour la chaîne Sky Allemagne. Avant ce verdict, non sans fair-play : « C’est la qualité de l’adversaire qui a fait la différence. »
« Peu importe qu’il y ait des douleurs »
A l’approche du stade, lui et ses coéquipiers roulaient à bord de deux bus aux taureaux rouges de Red Bull, leur principal sponsor. Sans la puissante firme autrichienne de boissons énergisantes, pas de club à ce niveau-là. L’un des deux seuls du championnat allemand, par ailleurs, à se situer en ex-Allemagne de l’Est.
La saison en cours marque seulement la deuxième participation à la Ligue des champions pour les nouveaux riches du RB Leipzig (les initiales de la marque correspondent ici à « RasenBallsport », en raison de l’interdiction de publicité dans l’appellation du club). Quant à l’Atalanta Bergame, il s’agissait de sa première expérience.
Dans le cas du PSG, s’il faut parler d’exploit, ce n’est pas tant d’avoir évincé ces deux clubs que… d’avoir attendu aussi longtemps pour atteindre les demi-finales de l’épreuve. Pensez : neuf longues années après le rachat du club par le fonds souverain du Qatar et ses moyens démesurés. Et un quart de siècle après la seule demi-finale jusque-là disputée, une défaite contre l’AC Milan, en 1995.
C’est de bonne guerre. Plutôt que sur les faiblesses adverses, l’entraîneur allemand du PSG, Thomas Tuchel, insiste sur les forces offensives de son groupe. « Il fallait rester avec nos principes de jeu, utiliser l’accélération d’Angel [Di Maria], de Kylian [Mbappé], de Neymar. » Belle reconstitution de « ligue » dissoute.
De retour de suspension, Di Maria a frappé très fort. Un but à bout portant, celui du 2-0 juste avant la mi-temps, après une mauvaise relance du gardien et une talonnade de Neymar. Deux passes décisives, aussi : l’une sur coup franc pour une tête du milieu Marquinhos, lors du premier but (13e minute), l’autre au latéral Juan Bernat, pour le troisième (56e). En face ? Hormis une ou deux frappes, soirée très apaisante pour le gardien Sergio Rico. L’habituel remplaçant a cette fois démarré le match, Keylor Navas ayant déclaré forfait pour cause de lésion à une cuisse.
Kylian Mbappé l’annonce : « Peu importe qu’il y ait des douleurs ou pas », il a déjà prévu de « laisser [son] corps sur le terrain » et de « tout faire pour gagner dimanche [23 août] ». Entré en cours de jeu contre Bergame, titularisé contre Leipzig, le jeune homme conserve encore un bandage pour jouer. Souvenir de sa blessure à la cheville droite, le 24 juillet, lors du titre en Coupe de la Ligue contre Saint-Etienne.
Le précédent de l’Olympique de Marseille
L’attaquant français, champion du monde 2018, a déjà gagné ce qui se fait de mieux en sélection nationale. Cet été, des similitudes existent avec la phase finale de la Ligue des champions et ce format spécial dû au Covid-19. Le Final 8 consiste à transformer chaque quart et chaque demi-finale en un match simple, au lieu d’une confrontation aller-retour. Toujours à Lisbonne, et toujours à huis clos, comme s’il s’agissait d’un simple tournoi de préparation estivale. Une compétition, en somme, sans la saveur de l’originale.

Au bout de presque deux semaines au Portugal, les salariés du Paris-Saint-Germain s’en moquent pas mal. Les supporteurs aussi, massés devant l’hôtel des joueurs pour les célébrer dans la nuit. Avec un espoir, en attendant la seconde demi-finale, mercredi : retrouver l’Olympique lyonnais pour une première finale franco-française. Et une crainte : devoir plutôt se colleter avec le Bayern Munich, grand favori de l’épreuve après avoir donné le sentiment, en quarts de finale vendredi 14 août, d’apprendre le football (8-2) au FC Barcelone.
Précisons que Paris a déjà remporté une compétition continentale, mais de moindre importance, en 1996, avec Canal+ pour actionnaire : la défunte Coupe des coupes. S’agissant de la prestigieuse Ligue des champions, c’est autre chose : en dépit des finales de Reims (1956 et 1959), Saint-Etienne (1976) et Monaco (2004), l’Olympique de Marseille demeure, à ce jour, le seul club français vainqueur de la « Coupe aux grandes oreilles ». C’était en 1993, deux ans après une finale perdue, et le football français s’en souvient comme d’une date sacrée. Ce que d’aucuns oublient peut-être, par exemple en parlant du PSG aujourd’hui, ce sont les clubs plutôt modestes que les Marseillais eurent à vaincre juste avant l’AC Milan : Glasgow Rangers, FC Bruges et CSKA Moscou.

Partager:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *