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3e mandat en Afrique de l’Ouest : Ouattara et Condé les paris risqués, Macky garde le suspens

Sen24.info – (Dakar) La lancinante problématique d’un 3e mandat mine le continent africain. Nombreux sont des chefs d’Etat qui persistent à briguer un troisième mandat, contre la volonté de leurs peuples. Comme qui dirait : «les chiens aboient, la caravane passe». Tous les regards sont tournées vers la Côte d’Ivoire, la Guinée Conakry et le Sénégal. Ces pays de l’Afrique de l’Ouest sont surveillés comme l’huile sur le feu au niveau international. En Côte d’Ivoire, Ouattara prend le risque d’un 3e mandat, en Guinée, Alpha Condé compte marcher sur des cadavres, au Sénégal, Macky Sall maintient le suspens.
Ouattara, un pari risqué
Les faits Après la mort de son premier ministre Amadou Gon Coulibaly, candidat annoncé du parti au pouvoir, le président ivoirien Alassane Ouattara, qui avait renoncé à se présenter, a finalement annoncé sa candidature, estimant être le seul qui puisse assurer la stabilité du pays. Certains observateurs craignent une nouvelle déstabilisation du pays.
Alassane Ouattara a invoqué « un cas de force majeure » pour annoncer jeudi 6 août sa décision lors d’une allocution télévisée. Les opposants au président ivoirien multiplient les protestations depuis l’annonce jeudi 6 août de la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat. Il faut dire que le 5 mars dernier, le président, âgé de 78 ans, avait annoncé qu’il ne se représenterait pas, afin de « transférer le pouvoir à une nouvelle génération ». Emmanuel Macron avait alors « salué cette décision historique d’un homme de parole et d’un homme d’État ».
Condé marche sur des cadavres
À l’issue de leur convention nationale (tenue les 5 et 6 août à Conakry), les délégués du parti au pouvoir en Guinée (RPG-Arc-en-ciel) demandent au président sortant, Alpha Condé, d’être leur candidat à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020.
Au cours des assises, le Premier ministre Kassory Fofana a indiqué que, « sous le leadership du président Alpha Condé », la Guinée sortirait « victorieuse » de « l’adversité actuelle », dont la pandémie de la Covid-19.
Cependant, le président Alpha Condé qui était absent mercredi à l’ouverture des travaux n’a toujours pas validé la date du 18 octobre proposée la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
L’opposition, qui est persuadée depuis des mois qu’il briguera un troisième mandat, avait d’abord appelé à manifester jeudi dernier, avant de reporter le rassemblement « en raison des examens scolaires ».
Lancée mi-octobre par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), formé des principaux partis d’opposition et d’organisations de la société civile, la mobilisation anti-Condé, plusieurs fois réprimée, a fait des dizaines de morts parmi les manifestants.
Alors que le FNDC dénonce régulièrement l’arrestation de ses militants, le Premier ministre a assuré dans son discours que « la Guinée ne compte pas un seul prisonnier politique ou d’opinion »
Alpha Condé, ancien opposant historique, est devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu de la Guinée, après des décennies de régimes autoritaires.
En effet, bien avant ces assises de son parti politique, Alpha Condé avait l’intention de briguer un 3e mandat contre la volonté de la plupart des populations de son pays.
Des marches de l’opposition ont soldé par morts d’hommes. Des dizaines de citoyens guinéens sont tombés dans les marches réprimées par les forces de l’ordre.
Devant cette ferme volonté de son peuple de ne pas se présenter pour un 3e mandat et son ferme désir de demander encore les suffrages des électeurs guinées, Alpha Condé a pris le risque de marcher sur des cadavres. Car la décision prise par les guinéens de le faire contraire à tout prix ne va pas changer et bonjour les dégâts.
Macky maintient le suspens
Même si le Président Sall avait bel et bien annoncé qu’il ne sera pas candidat pour un 3e mandat, le suspend demeure. Des observateurs avertis et certains de ses proches ont vite fait de voir Macky Sall se présenter pour un autre mandat.
Le chef de l’Etat a même intimidé ses proches d’en parler. Des sancitons ont été prises contre ceux qui se sont prononcés en public sur le sujet.
Tout compte fait, le moment venu, Macky Sall se prononcera largement sur la question.
Me Boucounta Diallo avertit
Sur la Rfm, lors de l’émission grand jury, Me Boucounta Diallo s’est prononcé sur la politique au Sénégal, notamment sur le débat à propos d’un éventuel 3e mandat de Macky Sall. « Par éthique, par bon sens et juridiquement, il (Macky Sall) n’a pas le droit à un 3e mandat. Il faut être clair, s’il est dans l’obligation de se taire pour ne pas animer et susciter des vocations immédiates, ce n’est pas le cas des citoyens responsables, des cadres de ce pays qui doivent s’exprimer sans ambages », a-t-il affirmé.
L’avocat du Président guinéen qu’on soupçonne également de vouloir briguer un mandat supplémentaire se dit intransigeant sur la question, « ce que je n’ai pas permis à mon ami Alpha Condé dont je suis l’avocat de surcroît, je ne le permettrai pas à qui que ce soit. Ce que je n’ai même pas permis au président Senghor, et lorsque je me suis battu avec le M23 pour empêcher l’autre mandat de trop du pouvoir libéral, ce n’est pas pour rien », a déclaré l’avocat.

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