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Sen24.info – (Dakar) Les prolongations du mépris pour les enseignants sont en train de se jouer dans leurs lieux de service, plus précisément dans la région de Matam.
Après un attroupement indigne et favorable à la propagation du virus au terminus de liberté 5 et un transport chaotique assuré par la société dakar dem dikk, c’est au tour de certaines populations de s’en prendre aux enseignants et de les stigmatiser.
A Matam, des enseignants sont agressés verbalement, hués et évités comme on fuit la peste.
A Ndiguilogne, dans la région de Matam, la chambre du sieur Diouf a été saccagée avant même qu’il regagne la région, sous le faux prétexte que ce sera un foyer de contagion. Drôle de façon d’anticiper son accueil.
Autre témoignage. Un directeur d’école, qui débarque fraîchement à Ranérou, région de Matam, a eu la surprise de sa vie de voir ses propres élèves l’éviter. Le chef de village a menacé les populations de ne pas l’approcher.
A cela, s’ajoute le président de l’association des parents d’élèves (APE) de la zone qui a refusé tout contact avec le malheureux directeur.
Comme si cela ne suffisait pas, les enseignants qui ont débarqué à Ranérou, toujours dans la région de Matam, n’ont pas été accueillis par le préfet qui, conformément au protocole, devait constater leur arrivée. Pire, ils ont eu l’amertume d’être informés qu’ils doivent subir un test pour voir s’ils ne sont pas porteurs du virus.
Sur ces entrefaites, et sur témoignage de ces infortunés, une enseignante est entrée dans une boutique pour faire ses provisions. Mais le boutiquier a catégoriquement refusé de la servir, puis l’a sommée de sortir de son commerce.
Stigmatisation sur stigmatisation, les soldats du savoir ne se sentent plus en sécurité dans certains lieux de service. La région de Matam à très vite exprimé son hostilité et c’est désolant.
Pape Matar NDIAYE
