Sen24.info publie in extenso la contribution du Paysan, une missive écrite adressée au chef de l’Etat sur les mesures prises pour assouplir les conditions de l’état d’urgence.
«A Monsieur le Président de la République
Vous avez pris une très bonne décision d’assouplir les conditions de l’état d’urgence.
Dans le même esprit, vous avez demandé au gouvernement de prévoir les assouplissements nécessaires au transport public, afin de permettre aux travailleurs agricoles de rejoindre leurs localités.
Monsieur le Président, certes vous avez pris votre responsabilité pour protéger une couche vulnérable de la population (le paysan), mais votre volonté de vouloir bien faire n’a pas été respectée parce que le paysan reste toujours bloqué à Dakar et dans d’autres régions parce que l’interdiction de circuler de région en région n’est pas levée alors que l’hivernage s’annonce. Le paysan ne peut pas avoir facilement une autorisation de circuler. C’est pourquoi, Monsieur le Président, n’écoutez pas les politiciens de votre camp, ni ceux de l’opposition, ni les personnes influentes et trop aisées. La plupart parmi eux ne se soucient que de leurs propres intérêts. Ecoutez votre peuple dont la majorité est en phase avec vous.
Le paysan sait bien qu’il sera taxé de politicien alors qu’il ne fait pas parti d’aucun courant politique.
Monsieur le Président de la République, le paysan veut :
Retourner au village ;
Entretenir le matériel agricole ;
Reprendre les terres ;
Aller défricher ;
Semer le mil ;
Aller sauver les trois (03) hectares d’oignons qui sont entrain de pourrir dans le Gandiol.
Le paysan risque de rater une campagne agricole et il n’aura ni arachide, ni niébé, ni foin, ni mil pour nourrir la famille et les animaux. Ce rendez-vous de campagne agricole manqué va entrainer une famine dans le monde rural qui, je pense bien, va tuer beaucoup plus de personnes et d’animaux que le corona virus. Même les villes ne seront pas épargnées.
Monsieur le Président, le paysan vous lance un cri de cœur pour laisser les travailleurs circuler et mener leurs activités tout en respectant les mesures barrières édictées par les services de santé. Par exemple : le travailleur agricole qui doit quitter Fatick pour se rendre à Koumpétoum pour acheter des semences, comment y parvenir avec l’interdiction de circuler de région en région.
Le paysan se rappelle d’un brillant haut cadre de l’Administration à la personne du feuDjiboLeyty KA qui disait :
« Si le pouvoir est trop fort, il nous écrase ;
S’il est trop faible, nous en périssons ;
S’il est équilibré nous y gagnerons »
Monsieur le Président, la courageuse décision prise pour gérer la pandémie prouve à suffisance que vous avez un pouvoir équilibré.
Du courage vous gagnerez la guerre.
Le paysan vous soutient.
Que Dieu protège le Sénégal ! »
(Le paysan noir)
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