Sen24.info – (Dakar) Des ambitions présidentielles sont prêtées au désormais ex-ministre du Pétrole et de l’Énergie, Makhtar Cissé. Un débat qui revient au goût du jour avec son limogeage du gouvernement. Mais si ces ambitions sont confirmées, comment il va t-il s’y prendre ? Cette question mérite d’être posée si on sait que les Inspecteurs généraux sont interdits de faire de la politique sauf s’ils sont en détachement. C’était le cas, jusque-là, pour sa collaboration avec le président Macky Sall.
L’article 18
L’article 18 du texte qui réagit la fonction des Inspecteurs généraux d’Etat stipule : « Il est interdit aux inspecteurs généraux d’Etat en activité, d’appartenir à un syndicat ou à un parti politique et de façon générale, d’exercer des activités incompatibles avec leur statut. Toutefois, cette interdiction ne s’étend pas aux inspecteurs généraux d’Etat mis en position de détachement ou de disponibilité pour exercer des fonctions autres que celles pour lesquelles ils ont été recrutés ». En quittant le gouvernement, Makhtar Cissé reste, du moins pour le moment, un agent de l’Ige.
Des juristes interrogés sur la question révèlent que si jamais l’ancien ministre voudrait s’engager en politique, il devrait nécessairement démissionner de l’Ige, ou que le président de République prenne un décret pour l’autoriser.
L’ancien directeur des Douanes, interpellé sur la question à l’émission JDD, par Mamoudou Ibra Kane, au mois d’octobre 2019, répondait ceci : « La question de la succession du président Macky Sall ne doit pas se poser, en tout cas, pas au sein du Gouvernement. Elle ne doit pas aussi se poser au sein de la majorité qui gouverne (…). On veut en permanence amener les Sénégalais à des débats de carrière, de personne, alors qu’il faudrait avoir la perspective du pays et de son avenir ». Makhtar Cissé, qui disait avoir un devoir de loyauté envers le président Macky Sall, n’avait toujours pas convaincu ses détracteurs qui estiment que l’ancien directeur de la Senelec lorgne le fauteuil présidentiel.