{"id":7410,"date":"2020-04-09T17:10:35","date_gmt":"2020-04-09T17:10:35","guid":{"rendered":"https:\/\/sen24.info\/?p=7410"},"modified":"2020-04-09T17:10:52","modified_gmt":"2020-04-09T17:10:52","slug":"dakar-linsouciance-des-gargotieres-et-de-leurs-clients","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/sen24.info\/dakar-linsouciance-des-gargotieres-et-de-leurs-clients\/","title":{"rendered":"Dakar : L\u2019insouciance des gargoti\u00e8res et de leurs clients"},"content":{"rendered":"

Sen24.info – (Dakar)<\/strong> La tournure de la pand\u00e9mie \u00e0 coronavirus (covid-19) au S\u00e9n\u00e9gal inqui\u00e8te la population au plus haut point. Selon les informations officielles du minist\u00e8re de la sant\u00e9, le second cas de d\u00e9c\u00e8s du covid-19 est une femme propri\u00e9taire de restaurant. De m\u00eame \u00e0 Keur Massar, l\u2019un des cas issu de la transmission communautaire est une vendeuse de petit d\u00e9jeuner (gargoti\u00e8re). Autant d\u2019informations terrifiantes qui remettent au go\u00fbt du jour la lancinante question de l\u2019interdiction de la vente de d\u00e9jeuner et de petit d\u00e9jeuner aux coins des rues en cette p\u00e9riode de psychose accentu\u00e9e par l\u2019\u00e9volution des cas de transmission communautaire du covid-19. Un tour dans certaines gargotes \u00e0 libert\u00e9 6, Grand-Yoff et camp p\u00e9nal permet d\u2019appr\u00e9cier l\u2019ampleur du danger.<\/p>\n

Le constat fait froid dans le dos ! Entre insalubrit\u00e9s, recommandations hygi\u00e9niques bafou\u00e9es, insouciances et non respect des gestes barri\u00e8res, entre autres, clients et vendeurs de petit d\u00e9jeuner et d\u00e9jeuner c\u00f4toient au quotidien un danger permanent, face \u00e0 la propagation du coronavirus (covid-19) avec d\u00e9sormais la croissance des cas communautaires qui inqui\u00e8tent les autorit\u00e9s sanitaires. Un tour dans certaines gargotes \u00e0 libert\u00e9 6, Grand-Yoff et camp p\u00e9nal permet d\u2019avoir le c\u0153ur net. A grand-Yoff, une vendeuse de petit d\u00e9jeuner \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019une tente reli\u00e9e avec des draps attire notre attention. Interrog\u00e9e sur la gravite du moment, avec les cas de transmission communautaire du covid-19, la dame n\u2019a pas voulu se prononcer et nous interdit par la m\u00eame occasion d\u2019interroger ses clients. Pis elle n\u2019a manqu\u00e9 de pr\u00e9ciser \u00abque la situation n\u2019est pas aussi grave que tente de faire croire la presse qui ne fait que dramatiser les choses ; ce qui risque de porter atteinte \u00e0 leur m\u00e9tier\u00bb. Plus loin, sur les deux voies libert\u00e9 6, on aper\u00e7oit un autre kiosque qui propose, \u00e0 sa devanture, divers menus de petit d\u00e9jeuner. Interpell\u00e9e sur la m\u00eame question, la g\u00e9rante r\u00e9pond : \u00ab\u00e7a fait 5 ans que je m\u2019active dans la vente de petit d\u00e9jeuner et je n\u2019ai jamais caus\u00e9 du tort \u00e0 mes clients. Je respecte toutes les mesures \u00e9dict\u00e9es car il y va aussi de ma sant\u00e9\u00bb.<\/p>\n

Le pr\u00e9texte du travail et de l\u2019\u00e9loignement de la famille<\/strong><\/p>\n

Un de ces clients qui d\u00e9gustait jusqu\u2019ici appuie les paroles da la dame : \u00abje fais confiance \u00e0 Mounass ; elle est tr\u00e8s propre et ordonn\u00e9e. J\u2019ai eu \u00e9cho de ce qui s\u2019est pass\u00e9 \u00e0 Keur Massar et je suis conscient du danger qui me guette en ces lieux. Mais, je n\u2019ai pas une famille \u00e0 Dakar, j\u2019habite seul ; donc oblig\u00e9e de fr\u00e9quenter les restaurants. Je m\u2019en remets \u00e0 Allah, en tout \u00e9tat de cause\u00bb, rench\u00e9rit-il. Malgr\u00e9 l\u2019interdiction de la vente de pains dans les boutiques, le risque de chopper la maladie en ces lieux rencontre et de rassemblement demeure aujourd\u2019hui plus que jamais d\u2019actualit\u00e9.<\/p>\n

Des clients insouciants y d\u00e9barquent toujours avec leurs pains pour se procurer du chocolat, de la mayonnaise, du beurre, dans les boutiques, ou de la de la sauce au spaghetti ou ni\u00e9b\u00e9 dans les gargotes, entre autres. Et A\u00efcha Ko\u00efta en est un exemple. 2 miches de pain \u00e0 la main, elle demande au boutiquier de lui mettre de la mayonnaise et deux \u0153ufs dans chacune des miches. Interrog\u00e9e sur les dangers qu\u2019elle encouru, elle r\u00e9pond avec d\u00e9dain : \u00abpour ma part, interdire la vente de petit d\u00e9jeuner serait un acte un peu cruel car nous savons tous que la population s\u2019est habitu\u00e9e \u00e0 ce ph\u00e9nom\u00e8ne et vit dans une situation de pr\u00e9carit\u00e9. on ne doit pas emp\u00eacher \u00e0 ces braves dames de vendre alors qu\u2019elles comptent sur ces recettes pour faire le march\u00e9 du diner. Il serait plus judicieux que les vendeurs respectent les mesures d\u2019hygi\u00e8nes. Trump a \u00e9t\u00e9 test\u00e9 n\u00e9gatif du covid-19, alors qu\u2019il a \u00e9t\u00e9 le premier \u00e0 serrer les mains des am\u00e9ricains rapatri\u00e9s de chine\u00bb, a-t-elle soutenu.<\/p>\n

A quelques encablures de l\u00e0, au camp p\u00e9nal de libert\u00e9 6, \u00e0 13h58 pr\u00e9cis\u00e9ment, la restauratrice Adji Maguette sert d\u00e9j\u00e0 le d\u00e9jeuner \u00e0 ses clients dans une belle ambiance ; on ne se croirait m\u00eame pas en p\u00e9riode de crise sanitaire. La discussion allait bon train et les clients d\u00e9gustaient leurs plats avec aisance. Interpell\u00e9e, elle s\u2019explique : \u00abj\u2019avais d\u00e9cid\u00e9 d\u2019arr\u00eater, en un moment donn\u00e9, avec l\u2019ampleur de la maladie. Mais les clients m\u2019ont suppli\u00e9 de continuer. la plupart n\u2019habite pas \u00e0 Dakar et risque de sombrer dans la famine, si on ferme les restaurants. Et j\u2019ai aussi des clients abonn\u00e9s, des entreprises, des boutiquiers, etc. je ne peux pas tout arr\u00eater brusquement, sans honorer mes engagements\u00bb, a-t-elle laiss\u00e9 entendre, avec un brin d\u2019amusement.<\/p>\n

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