{"id":7139,"date":"2020-04-07T09:08:34","date_gmt":"2020-04-07T09:08:34","guid":{"rendered":"https:\/\/sen24.info\/?p=7139"},"modified":"2020-04-07T09:08:34","modified_gmt":"2020-04-07T09:08:34","slug":"covid-19-quelles-solutions-economiques-pour-une-sortie-de-crise-par-pape-diop","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/sen24.info\/covid-19-quelles-solutions-economiques-pour-une-sortie-de-crise-par-pape-diop\/","title":{"rendered":"Covid-19 : quelles solutions \u00e9conomiques pour une sortie de crise – Par Pape Diop"},"content":{"rendered":"
En d\u00e9pit du contexte de pand\u00e9mie \u00e0 Coronavirus, le volet \u00e9conomique a occup\u00e9 une large part dans le traditionnel message du chef de l’\u00c9tat \u00e0 la Nation, \u00e0 l’occasion du 60i\u00e8me anniversaire de notre ind\u00e9pendance. Ce qui se justifie amplement. Il est donc heureux que le Pr\u00e9sident Macky SALL ne s’y est pas tromp\u00e9. Il a en effet mesur\u00e9 l’ampleur des ravages que cette pand\u00e9mie pourrait causer \u00e0 notre \u00e9conomie et les efforts colossaux qu’il faudra consentir, le cas \u00e9ch\u00e9ant, pour la relancer.<\/div>\n
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A ce propos, je salue la s\u00e9rie de mesures annonc\u00e9es par le chef de l’\u00c9tat et qui vont toutes dans le sens de pr\u00e9server le pays de cette sombre perspective. Pour rappel, il a fait part d’un Programme de r\u00e9silience \u00e9conomique et sociale d\u00e9clin\u00e9 en quatre axes. Le premier axe est d\u00e9di\u00e9 au secteur de la Sant\u00e9 avec une enveloppe de 64,4 milliards pour toutes les d\u00e9penses li\u00e9es \u00e0 la riposte contre le Covid-19. Le deuxi\u00e8me a trait au renforcement de la r\u00e9silience sociale des populations avec une enveloppe de 100 milliards alors qu’un troisi\u00e8me axe est relatif \u00e0 l’approvisionnement r\u00e9gulier du pays en hydrocarbures, produits m\u00e9dicaux et denr\u00e9es de premi\u00e8re n\u00e9cessit\u00e9.<\/div>\n
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Mais, c’est tr\u00e8s certainement le quatri\u00e8me axe de son plan de riposte qui a le plus attir\u00e9 l’attention de ceux qui s’inqui\u00e8tent pour la survie de nos entreprises et l’\u00e9tat de notre \u00e9conomie apr\u00e8s la pand\u00e9mie. Concernant ce volet, il a annonc\u00e9 une batterie de mesures sous la forme \u00ab\u00a0d’injection de liquidit\u00e9s assortie de mesures fiscales et douani\u00e8res\u00a0\u00bb.<\/div>\n
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Il s’agit, entre autres, d’une enveloppe de 302 milliards destin\u00e9s au paiement des fournisseurs de l’\u00c9tat, de 100 milliards pour l’appui direct aux secteurs les plus touch\u00e9s (transport, h\u00f4tellerie, agriculture, etc.), de 200 milliards pour alimenter un m\u00e9canisme de financement accessible aux entreprises affect\u00e9es, de la remise ou suspension d’imp\u00f4ts pour les entreprises qui maintiennent leurs travailleurs en activit\u00e9 ou qui sont dispos\u00e9es \u00e0 payer plus de 70% du salaire des employ\u00e9s mis en ch\u00f4mage technique.<\/div>\n
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Quant aux Petites et Moyennes Entreprises dont le chiffre d’affaires est inf\u00e9rieur ou \u00e9gal \u00e0 100 millions de francs CFA et les entreprises \u00e9voluant dans les secteurs les plus impact\u00e9s, elles b\u00e9n\u00e9ficieront d’un diff\u00e9r\u00e9 de paiement des imp\u00f4ts et taxes jusqu’au 15 juillet 2020.<\/div>\n
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Toutes ces mesures seront donc mises en \u0153uvre gr\u00e2ce au Fonds de Riposte contre les Effets du Covid-19, FORCE-COVID-19, dot\u00e9 de 1000 milliards et financ\u00e9 par l’\u00c9tat et des donations volontaires.<\/div>\n
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Le Pr\u00e9sident Macky SALL a assur\u00e9ment le grand m\u00e9rite d’avoir con\u00e7u ce Programme de r\u00e9silience \u00e9conomique et sociale comme riposte \u00e0 l’assaut foudroyant du Covid-19 sur notre \u00e9conomie. H\u00e9las, tout ce dispositif pourrait s’av\u00e9rer insuffisant comme le Pr\u00e9sident lui-m\u00eame en a conscience en admettant l’avoir con\u00e7u \u00ab\u00a0devant l’urgence, et en attendant une \u00e9valuation compl\u00e8te des effets de la crise sur l’\u00e9conomie nationale\u00a0\u00bb.<\/div>\n
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Il s’y ajoute qu’on ne devrait pas se contenter de mesures conjoncturelles, juste pour sortir de ce passage tr\u00e8s difficile. Car, \u00ab\u00a0\u00e0 quelque chose, malheur est bon\u00a0\u00bb, dit-on. Et de ce point de vue, la crise du Covid-19 devrait \u00eatre plut\u00f4t l’occasion de prendre des mesures structurelles pour mettre d\u00e9finitivement notre \u00e9conomie sur les rampes d’un vrai lancement.<\/div>\n
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Je suis d’ailleurs persuad\u00e9 que le Pr\u00e9sident Macky SALL reste attentif \u00e0 toute suggestion pouvant aider \u00e0 rendre le dispositif de riposte encore plus performant. D’ailleurs, \u00e0 la faveur de l’audience qu’il m’a accord\u00e9e r\u00e9cemment, j’ai pu mesurer personnellement \u00e0 quel point il \u00e9tait ouvert \u00e0 toutes les propositions pour vaincre rapidement le Coronavirus et att\u00e9nuer ses effets n\u00e9fastes sur notre tissu \u00e9conomique et social.<\/div>\n
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Certes, la crise li\u00e9e au Covid-19 est une \u00e9norme contrainte, mais nous pouvons la transformer en une bonne opportunit\u00e9 pour permettre \u00e0 notre \u00e9conomie de prendre son envol, une fois cette parenth\u00e8se referm\u00e9e. C’est \u00e0 ce propos que je voudrais partager avec le pr\u00e9sident de la R\u00e9publique d’abord, mais aussi avec l’ensemble de nos compatriotes ces quelques r\u00e9flexions.<\/div>\n
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Primo : pour installer durablement notre \u00e9conomie sur la voie du d\u00e9veloppement, le premier levier sur lequel il nous faut agir reste le secteur bancaire.<\/div>\n
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A ce niveau, la premi\u00e8re chose \u00e0 corriger est la tr\u00e8s faible proportion de nos banques de d\u00e9veloppement par rapport \u00e0 l’offre bancaire. Il existe en effet au S\u00e9n\u00e9gal 26 banques commerciales contre seulement trois banques de d\u00e9veloppement sur lesquelles, partout au monde, les \u00c9tats s’appuient pour financer le d\u00e9veloppement de leurs \u00e9conomies.<\/div>\n
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Le deuxi\u00e8me imp\u00e9ratif est de cr\u00e9er les conditions permettant aux banques \u00e0 capitaux exclusivement s\u00e9n\u00e9galais de s’agrandir afin de disposer de filiales, ne serait-ce que dans la sous-r\u00e9gion. Comme le font chez nous des banques de pays aux \u00e9conomies relativement plus faibles que la n\u00f4tre. La Mauritanie est pr\u00e9sente au S\u00e9n\u00e9gal \u00e0 travers la BCI, le Burkina \u00e0 travers Coris Bank, le B\u00e9nin \u00e0 travers la Banque Atlantique, sans oublier le Nigeria dont les banques foisonnent \u00e0 pr\u00e9sent dans notre pays. En aidant nos banques \u00e0 se d\u00e9ployer dans la sous-r\u00e9gion, nous pourrions amener par exemple la BHS ou la BNDE, entre autres, \u00e0 augmenter leurs surfaces financi\u00e8res afin de pouvoir contribuer davantage au financement de notre \u00e9conomie.<\/div>\n
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L’\u00c9tat a aussi l’imp\u00e9ratif de peser de tout son poids pour amener les banques \u00e9tablies au S\u00e9n\u00e9gal \u00e0 baisser sensiblement leurs taux d’int\u00e9r\u00eat qui restent en moyenne entre 11 et 12%. Ce qui d\u00e9savantage largement nos entrepreneurs et industriels dont la marge de man\u0153uvre s’en trouve r\u00e9duite.<\/div>\n
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Il faut oser le dire, les banques sont actuellement un frein au d\u00e9veloppement de nos \u00e9conomies. C’est donc le moment pour le Pr\u00e9sident Macky SALL et ses coll\u00e8gues de l’UEMOA d’intervenir aupr\u00e8s de la BCEAO afin qu’elle revoie ses taux directeurs, de mani\u00e8re \u00e0 permettre \u00e0 nos banques de baisser leurs taux d’int\u00e9r\u00eats. Lesquels taux d’int\u00e9r\u00eat sont pour le moins excessifs, compar\u00e9s \u00e0 ceux que la Banque Centrale Europ\u00e9enne applique aux PME\/PMI et qui exc\u00e8dent rarement 1%.<\/div>\n
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En attendant une intervention des chefs d’\u00c9tat aupr\u00e8s de la BCEAO, l’\u00c9tat \u00e0 qui aucune banque ne peut fixer un taux d’int\u00e9r\u00eat exc\u00e9dant les 7%, doit absolument user de la qualit\u00e9 de sa signature pour garantir aupr\u00e8s de certaines banques des pr\u00eats remboursables \u00e0 ce taux pour les entreprises les plus affect\u00e9es par la crise, ainsi que les PME\/PMI. Ces pr\u00eats seront d’autant plus salutaires pour les entreprises b\u00e9n\u00e9ficiaires que leur taux d’int\u00e9r\u00eat ne d\u00e9passera pas 7% et qu’ils seront fix\u00e9s proportionnellement aux pertes qu’elles auront subies \u00e0 cause du Covid-19 sur leurs chiffres d’affaires.<\/div>\n
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Cette formule pourra ainsi venir en appoint au m\u00e9canisme de financement de 200 milliards mis en place par le Pr\u00e9sident en faveur des entreprises les plus affect\u00e9es et qui, seul, ne permettra pas d’aider cons\u00e9quemment les entreprises en difficult\u00e9s.<\/div>\n
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Deuxio : il faut en finir avec le grand paradoxe qui caract\u00e9rise notre tissu \u00e9conomique.<\/div>\n
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En effet, alors que les PME\/PMI repr\u00e9sentent 90% de nos entreprises et que l’\u00e9conomie informelle concentre l’\u00e9crasante majorit\u00e9 de la population active, ces deux secteurs sont trait\u00e9s jusque-l\u00e0 en parents pauvres. Or, c’est cette tendance qu’il nous faut vite inverser si nous voulons mettre notre \u00e9conomie sur orbite.<\/div>\n
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Ainsi, comme mesure imm\u00e9diate, j’invite le Pr\u00e9sident Macky SALL, qui en a fait l’annonce ce 3 avril, \u00e0 prolonger le diff\u00e9r\u00e9 de paiement des imp\u00f4ts et taxes en faveur des Petites et Moyennes Entreprises au-del\u00e0 du 15 juillet 2020. Ce d\u00e9lai peut s’av\u00e9rer en effet tr\u00e8s court et ne sera pas, de toute \u00e9vidence, suffisant pour permettre \u00e0 nos PME\/PMI de retrouver un regain d’activit\u00e9 et une sant\u00e9 financi\u00e8re pour supporter, aussit\u00f4t apr\u00e8s la crise, le paiement de ces imp\u00f4ts et taxes. De m\u00eame ce diff\u00e9r\u00e9 dont les seules b\u00e9n\u00e9ficiaires sont les PME\/PMI ayant \u00ab\u00a0un chiffre d’affaires inf\u00e9rieur ou \u00e9gal \u00e0 100 millions de francs CFA\u00a0\u00bb, doit \u00eatre \u00e9largi \u00e0 d’autres dont le chiffre d’affaires est certes plus important, mais qui n’en sont pas moins tr\u00e8s fragiles, surtout apr\u00e8s l’impact du Covid-19.<\/div>\n
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Quant \u00e0 l’\u00e9conomie informelle, aucun gouvernement n’a r\u00e9ussi jusqu’ici \u00e0 exploiter le vrai potentiel qu’elle repr\u00e9sente. Quel g\u00e2chis d’ailleurs pour l’\u00c9tat et pour le pays que l’ensemble des acteurs de l’informel ne soient pas jusqu’ici recens\u00e9s et vers\u00e9s dans un registre national ! En les organisant de la sorte, l’\u00c9tat pourra les amener \u00e0 alimenter par des cotisations un fonds revolving auquel, seront \u00e9ligibles l’ensemble des adh\u00e9rents \u00e0 ce fichier national des travailleurs de l’informel pour augmenter leurs capacit\u00e9s financi\u00e8res et, par cons\u00e9quent, d\u00e9velopper leurs activit\u00e9s respectives.<\/div>\n
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Tertio : le principal enseignement \u00e0 tirer de cette crise du Covid-19 est que la meilleure garantie de r\u00e9silience pour un pays, est la promotion du patriotisme \u00e9conomique.<\/div>\n
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Certes, dans un monde r\u00e9duit \u00e0 un \u00ab\u00a0village plan\u00e9taire\u00a0\u00bb, aucun pays ne peut se recroqueviller sur lui-m\u00eame. Par contre, chaque pays, sans verser dans le protectionnisme ni violer les r\u00e8gles de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), est tout \u00e0 fait libre de cr\u00e9er les conditions permettant \u00e0 son secteur priv\u00e9 de b\u00e9n\u00e9ficier des opportunit\u00e9s qui se pr\u00e9sentent au plan national. C’est la seule voie pour avoir un secteur priv\u00e9 fort et pouvoir ainsi le mettre \u00e0 contribution comme on l’a vu au Maroc o\u00f9 seul l’apport du Groupe Attajariwafa Bank \u00e0 l’effort de guerre contre le Covid-19 lanc\u00e9 par le Roi Mouhamed VI, s’\u00e9l\u00e8ve \u00e0 150 milliards de francs CFA, selon certaines informations. C’est dire toute l’utilit\u00e9 d’avoir un secteur priv\u00e9 fort. Un combat que m\u00e8ne \u00e0 juste titre le Club des investisseurs s\u00e9n\u00e9galais (CIS) et que l’\u00c9tat gagnerait \u00e0 accompagner, quitte \u00e0 reconsid\u00e9rer la notion d’entreprise de droit s\u00e9n\u00e9galais. Puisque sur la base de ce simple statut, des non nationaux font pr\u00e9valoir la r\u00e8gle de la pr\u00e9f\u00e9rence nationale pour rafler quasiment tous les march\u00e9s, au d\u00e9triment d’entreprises \u00e0 capitaux exclusivement s\u00e9n\u00e9galais. Il est imp\u00e9ratif d’inverser cette tendance si nous voulons r\u00e9ellement b\u00e2tir une vraie \u00e9conomie nationale. Il convient aussi de faire du transfert de technologie et de la signature de joint-ventures avec des entreprises s\u00e9n\u00e9galaises op\u00e9rant dans le m\u00eame secteur des conditionnalit\u00e9s inali\u00e9nables \u00e0 l’octroi de march\u00e9s aux entreprises \u00e0 capitaux \u00e9trangers.<\/div>\n
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Comme on le voit, notre \u00e9conomie aura besoin d’un vrai changement de paradigme et d’un traitement de choc pour se remettre d’aplomb apr\u00e8s les ravages du Covid-19. On est manifestement \u00e0 un tournant qu’il ne faut surtout pas rater au risque de ne plus pouvoir nous relever. J’invite ainsi les pouvoirs publics, le patronat, les d\u00e9cideurs et tous les acteurs \u00e9conomiques \u00e0 un sursaut national pour op\u00e9rer ce gros virage et \u00e9viter que le Covid-19 ne laisse \u00e0 jamais des s\u00e9quelles sur notre tissu \u00e9conomique et social.<\/div>\n
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Pape DIOP, Pr\u00e9sident de la Convergence Lib\u00e9rale et D\u00e9mocratique Bokk Gis Gis<\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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