{"id":6270,"date":"2020-03-29T17:51:04","date_gmt":"2020-03-29T17:51:04","guid":{"rendered":"https:\/\/sen24.info\/?p=6270"},"modified":"2020-03-29T18:08:22","modified_gmt":"2020-03-29T18:08:22","slug":"coronavirus-le-pr-moussa-seydi-explique-comment-il-utilise-la-chloroquine","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/sen24.info\/coronavirus-le-pr-moussa-seydi-explique-comment-il-utilise-la-chloroquine\/","title":{"rendered":"Contre le covid-19 : Le Pr Seydi explique comment il utilise la chloroquine"},"content":{"rendered":"

Sen24.info – (Dakar)<\/strong> Au S\u00e9n\u00e9gal, 112 cas de coronavirus sont confirm\u00e9s dans le pays. Un pays qui vit au ralenti, toujours en \u00e9tat d’urgence depuis le d\u00e9but de la semaine. Le couvre-feu est en vigueur de 20h \u00e0 6h. \u00c0 l’h\u00f4pital de Fann \u00e0 Dakar, la chloroquine est exp\u00e9riment\u00e9e par le professeur Moussa Seydi, le chef du service des maladies infectieuses pour faciliter la gu\u00e9rison des malades. Le m\u00e9decin s’est inspir\u00e9 des travaux de l’infectiologue Didier Raoult \u00e0 Marseille.<\/p>\n

Rfi : Professeur Moussa Seydi, pourquoi avoir essay\u00e9 la chloroquine sur vos patients, ici \u00e0 l’h\u00f4pital de Fann ?<\/strong><\/p>\n

Professeur Moussa Seydi : J’ai essay\u00e9 l’hydroxychloroquine pour plusieurs raisons. D’abord, parce qu’il y a les r\u00e9sultats pr\u00e9liminaires du professeur Raoult sur un petit nombre de patients. Parce que nous sommes en situation d’urgence sanitaire mondiale. Parce que nous avons besoin de traiter les patients tr\u00e8s vite, pour lib\u00e9rer des places et prendre en charge d’autres patients. Le rapport b\u00e9n\u00e9fice-risque \u00e9tait en faveur du b\u00e9n\u00e9fice. C’est pour cela que nous avons commenc\u00e9 \u00e0 traiter nos patients avec l’hydroxychloroquine, en ayant quand m\u00eame la pr\u00e9caution de demander leur consentement pr\u00e9alable.<\/p>\n

Vous parlez d’hydroxychloroquine\u2026 Quelle est la diff\u00e9rence avec la chloroquine ?<\/strong><\/p>\n

L’origine est la m\u00eame, mais ce sont deux mol\u00e9cules l\u00e9g\u00e8rement diff\u00e9rentes. L’hydroxychloroquine est mieux tol\u00e9r\u00e9e et peut-\u00eatre qu’on a besoin d’une dose mois forte avec l’hydroxychloroquine.<\/p>\n

Vous parlez de r\u00e9sultats encourageants. Tr\u00e8s concr\u00e8tement, qu’est-ce que cela veut dire ?<\/strong><\/p>\n

Quand nous avons d\u00e9marr\u00e9 le traitement chez nos patients, nous avons constat\u00e9 que la charge virale baissait beaucoup plus rapidement. Maintenant, c’est juste un traitement que nous donnons aux malades, apr\u00e8s consentement. Nous sommes ici dans une situation pratique, et plus tard, nous allons faire un traitement dans le cadre d’un projet de recherche scientifique, en respectant toutes les normes scientifiques avec l’Institut Pasteur de Dakar\u2026<\/p>\n

L\u00e0, ce n’est pas scientifique, ce que vous faites ?<\/strong><\/p>\n

C’est scientifique, mais ce n’est pas de la recherche. Si on avait une \u00e9tude valid\u00e9e \u00e0 cent pour cent, on aurait prescrit le traitement. Donc le m\u00e9decin prescrit le traitement pour pouvoir gu\u00e9rir son malade. Ce n’est pas dans la recherche. C’est dans la prescription, juste dans la pratique.<\/p>\n

Sur combien de patients vous avez essay\u00e9 la chloroquine, \u00e0 l’heure actuelle ?<\/strong><\/p>\n

Nous l’avons utilis\u00e9e sur une cinquantaine de patients \u00e0 l’heure actuelle.<\/p>\n

Il y en a qui s’en sont sortis, qui sont gu\u00e9ris gr\u00e2ce \u00e0 cela ?<\/strong><\/p>\n

Il y a peut-\u00eatre une personne qui est gu\u00e9rie, mais d’ici une semaine on verra le nombre de patients qui vont s’en sortir. Parce que l\u00e0, nous nous sommes bas\u00e9s sur les r\u00e9sultats de l’Institut Pasteur, qui nous montrent une baisse assez rapide de la charge virale.<\/p>\n

L’Organisation mondiale de la sant\u00e9 est assez r\u00e9serv\u00e9e au sujet de la chloroquine aujourd’hui. Est-ce que vous n’avez pas l’impression d’aller contre l’avis de l’OMS, en vous lan\u00e7ant dans ces exp\u00e9rimentations ?<\/p>\n

Je ne me positionne pas par rapport \u00e0 aller contre un avis ou \u00e0 un autre. Non, je prends mes responsabilit\u00e9s en tant que m\u00e9decin. Je suis responsable de la prise en charge de ces malades au niveau national et je suis chercheur en m\u00eame temps. Je prends toutes mes responsabilit\u00e9s en fonction de la mani\u00e8re dont je vois les choses. Ceci dit, ce m\u00e9dicament est \u00e0 d\u00e9conseiller en autom\u00e9dication. Ce serait tr\u00e8s dangereux de le faire en autom\u00e9dication, et en pr\u00e9vention, il n’est pas prouv\u00e9 que cela marche.<\/p>\n

Vous lancez donc un appel aux S\u00e9n\u00e9galais : \u00ab\u00a0Ne vous ruez pas sur la chloroquine\u00a0\u00bb. C’est ce que vous leur dites ?<\/strong><\/p>\n

Je leur dis : non seulement, ne vous ruez pas sur l’hydroxychloroquine, mais c’est dangereux pour (vous)\u2026 La prescription doit \u00eatre m\u00e9dicale ; ils ne connaissent pas les contre-indications. Par exemple, l’hydroxychloroquine ne doit pas \u00eatre administr\u00e9e chez un enfant de moins 6 ans, chez une femme enceinte, une femme en \u00e9tat de grossesse, une femme qui allaite\u2026 Devant certaines pathologies oculaires ou cardiaques on ne doit pas l’utiliser\u2026<\/p>\n

La transmission est devenue communautaire. Quel regard portez-vous l\u00e0-dessus ? \u00cates-vous inquiet, professeur ?<\/strong><\/p>\n

La transmission communautaire est une bombe ! La transmission communautaire peut nous mener vers n’importe quelle situation. On peut se lever un beau jour et avoir le nombre de cas multipli\u00e9 par dix, quinze, cent ! Vous voyez, on vous disait dans les premi\u00e8res \u00e9tudes comment on a contamin\u00e9 deux \u00e0 trois patients\u2026 Ensuite, d’autres ont dit sept, huit, neuf, patients… Mais nous, nous avons un patient qui a contamin\u00e9 vingt-cinq autres personnes. Donc la transmission communautaire c’est vraiment extr\u00eamement inqui\u00e9tant pour nous !<\/p>\n

Le virus circule au-del\u00e0 des horaires de couvre-feu, de 20 heures \u00e0 6 heures ; est-ce qu’il ne faudrait pas aller plus loin et opter pour le confinement des populations, comme cela se fait dans beaucoup de pays europ\u00e9ens ?<\/p>\n

Vous avez raison. C’est cela la bonne m\u00e9thode sur le plan sanitaire. C’est cela qu’il faut faire. Mais comme vous le savez, il faut tenir compte d’autres al\u00e9as.<\/p>\n

Le pr\u00e9sident n’est pas all\u00e9 assez loin, selon vous ?<\/strong><\/p>\n

Il est all\u00e9 assez loin. Il est all\u00e9, m\u00eame plus loin, mais il suit les recommandations qu’on lui donne. Nous, nous faisons des recommandations et \u00e0 partir de nos recommandations, il prend les d\u00e9cisions. A l’heure actuelle, il n’y a pas eu une recommandation unanime pour demander un confinement total (compte tenu) de notre mode de vie : les gens vivent au jour le jour, la plupart sont dans un \u00e9tat assez pr\u00e9caire\u2026 Donc le confinement total peut \u00eatre un peu difficile. Le fait de travailler \u00e0 domicile, le t\u00e9l\u00e9travail, tout cela ce sont des aspects assez complexes. Donc il faut m\u00fbrir tous ces aspects, avant d’aller vers un confinement total. Mais il est presque certain que, t\u00f4t ou tard, nous irons vers cela.<\/p>\n

Avez-vous les moyens, aujourd’hui, de travailler \u00e0 \u00e9radiquer ce virus ?<\/strong><\/p>\n

Oui, par rapport au nombre de cas, nous avons parfaitement les moyens. Nous sommes \u00e0 l’aise pour travailler, comme je l’ai toujours dit depuis le d\u00e9but. Mais si le nombre de cas explose, on n’aura plus les moyens\u2026<\/p>\n

\u00c0 partir de combien de cas cela va devenir un probl\u00e8me ?<\/strong><\/p>\n

C’est difficile de dire \u00e0 partir de combien de cas, parce que chaque fois on s’adapte. Mais il vaut mieux ne pas attendre tous ces milliers de cas comme en Europe : on serait dans des difficult\u00e9s plus \u00e9normes encore que les difficult\u00e9s constat\u00e9es dans ces pays. Donc la pr\u00e9vention doit \u00eatre le combat qu’il faut mener en priorit\u00e9.<\/p>\n

Rfi<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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