{"id":41310,"date":"2021-12-17T13:16:01","date_gmt":"2021-12-17T13:16:01","guid":{"rendered":"https:\/\/sen24.info\/?p=41310"},"modified":"2021-12-17T13:28:14","modified_gmt":"2021-12-17T13:28:14","slug":"reportage-amour-et-castes-au-senegal-le-creportage-amour-et-castes-au-senegal-le-coeur-a-ses-raisons-que-les-coutumes-ignorent","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/sen24.info\/reportage-amour-et-castes-au-senegal-le-creportage-amour-et-castes-au-senegal-le-coeur-a-ses-raisons-que-les-coutumes-ignorent\/","title":{"rendered":"[Reportage] Amour et castes au S\u00e9n\u00e9gal : Le c[Reportage] Amour et castes au S\u00e9n\u00e9gal : Le c\u0153ur a ses raisons que les coutumes ignorent"},"content":{"rendered":"
Sen24,info [Dakar] Amour et Caste au Senegal, reportage
\nAu 21e si\u00e8cle, les us et coutumes persistent encore au S\u00e9n\u00e9gal o\u00f9 ils ont de beaux jours devant eux. En d\u00e9pit des chocs g\u00e9n\u00e9rationnels impos\u00e9s par la modernit\u00e9, les croyances ancestrales ont toujours le dernier mot. Du moins, en amour o\u00f9 la probl\u00e9matique des castes engendre les pires d\u00e9ceptions. Seneweb s’est int\u00e9ress\u00e9 \u00e0 cette question qui rel\u00e8ve parfois du tabou dans certains cercles, souvent objet de rejet chez la jeune g\u00e9n\u00e9ration, tout le contraire chez les a\u00een\u00e9s en majorit\u00e9 conservateurs. Reportage.
\nTrouv\u00e9 \u00e0 la plage de Malika, accompagn\u00e9 de ses amis, Abdou Seck, un jeune homme de 26 ans, noie son chagrin dans les exercices sportifs et d\u2019autres activit\u00e9s r\u00e9cr\u00e9atives. L\u2019amour, cette relation fusionnelle entre deux \u00eatres, il n\u2019y croit plus. A ceux qui disent que l\u2019amour est plus fort que tout, il r\u00e9torque qu\u2019aussi puissant qu\u2019il puisse para\u00eetre, l’amour a aussi ses barri\u00e8res infranchissables. Du moins sous nos cieux, o\u00f9 les probl\u00e8mes de castes se posent toujours.
\nIssu de la caste des forgerons commun\u00e9ment appel\u00e9e \u00ab Teugue \u00bb en langue locale, Abdou Seck n\u2019est plus dans une relation amoureuse depuis presque un an. Il a rompu avec sa petite amie alors qu\u2019il projetait de lui mettre la bague au doigt. Ceci, parce que tout simplement ils ne sont pas de m\u00eames classe sociale et leurs parents se sont farouchement oppos\u00e9s \u00e0 leur projet de mariage. Le c\u0153ur lourd, il ressasse. \u00ab J\u2019ai tourn\u00e9 le dos \u00e0 la femme de mes r\u00eaves. Une femme que j\u2019aimais de tout mon \u00eatre \u00bb, confie Abdou, plong\u00e9 dans la m\u00e9lancolie.
\n\u00ab On s\u2019aimait depuis tout petit. Elle et moi avons vu notre amour s\u2019agrandir au fil du temps. Mais d\u00e8s que nous avons d\u00e9cid\u00e9 de fonder un foyer, mes parents m\u2019ont explicitement fait savoir que notre amour est impossible parce que tout simplement je suis Teugue et je dois pas \u00e9pouser une fille de ma caste. Ils m\u2019ont dit qu\u2019ils n’h\u00e9sitent pas \u00e0 rompre avec moi si toutefois j\u2019\u00e9pouse celle que j\u2019aimais. Etant faible et incapable face \u00e0 leur d\u00e9cision, j\u2019ai renonc\u00e9 \u00e0 mon choix pour ne pas leur d\u00e9sob\u00e9ir m\u00eame si \u00e7a n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 facile pour moi. Depuis lors, je n\u2019arrive plus \u00e0 me remettre dans une relation amoureuse \u00bb, confie-t-il.
\nAmour vs famille, un choix difficile
\nContrairement \u00e0 Abdou qui a pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 sacrifier son amour pour les beaux yeux de ses parents, Rougui Diallo, la trentaine r\u00e9volue, a suivi le choix du c\u0153ur, contre vents et mar\u00e9es. Femme au foyer, cette Matioud\u00e9 (esclave, en langue Pulaar) a pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 rompre avec ses parents et toute sa famille pour se caser avec l\u2019homme de sa vie qui est issu \u00e9galement d\u2019une famille toucouleur mais de caste noble qu\u2019on appelle les Torodos en Pulaar. Malgr\u00e9 le d\u00e9saccord de leurs familles respectives sur leur union, elle et son mari se sont battus pour imposer leur mariage et construire leur foyer.
\nAujourd\u2019hui, le couple est \u00e0 6 ans de mariage mais vit tr\u00e8s \u00e9loign\u00e9 de leurs familles respectives. \u00ab Je me sens seule m\u00eame si la pr\u00e9sence de mon mari \u00e0 mes c\u00f4t\u00e9s me r\u00e9conforte parfois. Mes parents et ma famille ont tous d\u00e9cid\u00e9 de me tourner le dos parce que tout simplement je me suis mari\u00e9e avec une personne qui n\u2019est pas de la m\u00eame caste que moi \u00bb, d\u00e9plore-t-elle. Mais son choix, elle est loin de le regretter.
\n\u00ab J\u2019assume pleinement ce choix m\u00eame si ce n’est pas facile \u00e0 mon niveau car mes parents ont d\u00e9gag\u00e9 toutes responsabilit\u00e9s envers moi. Je n\u2019ai plus personne sur qui compter en cas de besoin et cette situation est pareille du c\u00f4t\u00e9 de mon mari \u00e9galement. Nous vivons dans la m\u00eame situation. Mon mari et moi avons frapp\u00e9 plusieurs fois \u00e0 leurs portes pour des r\u00e9conciliations, mais ils refusent cat\u00e9goriquement de c\u00e9der. Parfois \u00e7a me fait mal de voir mes enfants grandir loin de leur famille et surtout de leurs grands-parents \u00bb, glisse-t-elle dans une grande tristesse.
\nL\u2019amour a tous les droits\u2026
\nLoin du fardeau de l\u2019amour impossible, Fatima Sylla, 20 ans, \u00e9tudiante \u00e0 l\u2019universit\u00e9 Cheikh Anta Diop de Dakar, n\u2019approuve pas ce genre de pratique discriminatoire \u00e9rig\u00e9e en r\u00e8gle par notre soci\u00e9t\u00e9. En couple, elle n\u2019accorde aucune importance aux probl\u00e8mes de castes. \u00ab Je suis en couple avec quelqu’un. Cependant, j\u2019ignore de quelle caste il est, car \u00e7a n\u2019a aucune importance pour moi \u00bb, lance-t-elle sans sourciller.
\nL\u2019essentiel, poursuit-elle, \u00ab c\u2019est qu\u2019on s\u2019aime d\u2019une mani\u00e8re r\u00e9ciproque et qu\u2019on pratique la m\u00eame religion. Actuellement nous sommes sur un projet de mariage mais si toutefois mes parents d\u00e9cident de me s\u00e9parer de lui \u00e0 cause des histoires de castes, je n\u2019h\u00e9siterais pas \u00e0 leur tourner le dos pour vivre avec mon mari m\u00eame si ce choix reste quand m\u00eame difficile \u00e0 assumer. Les parents doivent vraiment avoir un esprit de d\u00e9passement \u00bb.
\nDu m\u00eame avis que Fatima, cette jeune maman (elle a requis l\u2019anonymat) qui s\u2019appr\u00eate \u00e0 rejoindre son lieu de travail, interpell\u00e9e en cours de route, fustige la d\u00e9marche de certains parents qui freinent les relations amoureuses de leurs enfants pour des histoires de castes. \u00ab Je trouve que certains parents exag\u00e8rent avec ces histoires de castes. C\u2019est ridicule de sous-estimer les gens \u00e0 ce niveau. De toute fa\u00e7on, mes enfants sont libres de se marier avec qui ils veulent. La seule chose qui compte pour moi c\u2019est la religion; \u00e0 part \u00e7a, les histoires de castes , je m\u2019en fous compl\u00e8tement car la caste ne renseigne aucunement sur la personnalit\u00e9 d\u2019un individu. Il est temps que nous mettions \u00e0 terre ces pratiques destructrices qui ne font que diviser davantage notre soci\u00e9t\u00e9 \u00bb, lance la dame dans tous ses \u00e9tats.<\/p>\n
M\u00eame si les religions musulmane et chr\u00e9tienne convergent dans le m\u00eame sens, ce cri du c\u0153ur de la dame ne trouvera pas de sit\u00f4t un \u00e9cho favorable aupr\u00e8s de l\u2019ancienne g\u00e9n\u00e9ration tr\u00e8s conservatrice.
\nLa religion oui, mais les traditions d\u2019abord ?
\nAg\u00e9 de 60 ans, Alioune Ndiaye trouv\u00e9 assis sur une chaise devant sa maison, chapelet \u00e0 la main, reste toujours attach\u00e9 aux valeurs traditionnelles m\u00eame si celles-ci entrent en contradiction avec les principes religieux.
\n\u00ab Les enfants d\u2019aujourd\u2019hui ne se renseignent plus sur leur culture. Ils vivent dans une extr\u00eame acculturation. Les castes sont une r\u00e9alit\u00e9 ind\u00e9niable dans notre tradition que les enfants doivent imp\u00e9rativement conna\u00eetre. C\u2019est normal que les parents s\u2019impliquent sur le choix amoureux de leurs enfants parce que certaines unions de castes diff\u00e9rentes sont interdites voire maudites par nos anc\u00eatres et \u00e7a, les enfants l\u2019ignorent. Les parents sont donc cens\u00e9s rappeler les enfants \u00e0 l\u2019ordre dans ce cas \u00bb, r\u00e9torque-t-il.<\/p>\n
Une perception qui trahit les pr\u00e9ceptes religieux \u00e0 propos du mariage, de l\u2019avis de Mouhamed Ba, ma\u00eetre coranique r\u00e9sidant \u00e0 Keur Massar. Entour\u00e9 d\u2019une centaine de talib\u00e9s qui r\u00e9citent \u00e0 haute voix le coran dans la cour de sa maison, le ma\u00eetre coranique appelle la soci\u00e9t\u00e9 s\u00e9n\u00e9galaise surtout les parents \u00e0 la retenue. <\/p>\n
\u00ab J\u2019appelle les parents \u00e0 une prise de conscience dans cette affaire. Ils n\u2019ont aucun droit de s\u2019opposer au mariage de leurs enfants pour uniquement des raisons de castes. Nous sommes tous \u00e9gaux devant Dieu. D\u2019ailleurs, il n\u2019est \u00e9crit nulle part dans le coran que deux personnes de castes diff\u00e9rentes ne peuvent pas se marier. L\u2019essentiel, c\u2019est qu\u2019ils soient tous issus de la m\u00eame religion. Sinon le reste c\u2019est des d\u00e9tails \u00bb, analyse-t-il.\u0153ur a ses raisons que les coutumes ignorent
\nPar: Adama Sy (stagiaire ) – Seneweb.com | 17 d\u00e9cembre, 2021 \u00e0 12:12:48 | Lu 981 Fois | 19 Commentaires
\n Amour et Caste au Senegal, reportage
\nAu 21e si\u00e8cle, les us et coutumes persistent encore au S\u00e9n\u00e9gal o\u00f9 ils ont de beaux jours devant eux. En d\u00e9pit des chocs g\u00e9n\u00e9rationnels impos\u00e9s par la modernit\u00e9, les croyances ancestrales ont toujours le dernier mot. Du moins, en amour o\u00f9 la probl\u00e9matique des castes engendre les pires d\u00e9ceptions. Seneweb s’est int\u00e9ress\u00e9 \u00e0 cette question qui rel\u00e8ve parfois du tabou dans certains cercles, souvent objet de rejet chez la jeune g\u00e9n\u00e9ration, tout le contraire chez les a\u00een\u00e9s en majorit\u00e9 conservateurs. Reportage.<\/p>\n
Trouv\u00e9 \u00e0 la plage de Malika, accompagn\u00e9 de ses amis, Abdou Seck, un jeune homme de 26 ans, noie son chagrin dans les exercices sportifs et d\u2019autres activit\u00e9s r\u00e9cr\u00e9atives. L\u2019amour, cette relation fusionnelle entre deux \u00eatres, il n\u2019y croit plus. A ceux qui disent que l\u2019amour est plus fort que tout, il r\u00e9torque qu\u2019aussi puissant qu\u2019il puisse para\u00eetre, l’amour a aussi ses barri\u00e8res infranchissables. Du moins sous nos cieux, o\u00f9 les probl\u00e8mes de castes se posent toujours.<\/p>\n
Issu de la caste des forgerons commun\u00e9ment appel\u00e9e \u00ab Teugue \u00bb en langue locale, Abdou Seck n\u2019est plus dans une relation amoureuse depuis presque un an. Il a rompu avec sa petite amie alors qu\u2019il projetait de lui mettre la bague au doigt. Ceci, parce que tout simplement ils ne sont pas de m\u00eames classe sociale et leurs parents se sont farouchement oppos\u00e9s \u00e0 leur projet de mariage. Le c\u0153ur lourd, il ressasse. \u00ab J\u2019ai tourn\u00e9 le dos \u00e0 la femme de mes r\u00eaves. Une femme que j\u2019aimais de tout mon \u00eatre \u00bb, confie Abdou, plong\u00e9 dans la m\u00e9lancolie. <\/p>\n
\u00ab On s\u2019aimait depuis tout petit. Elle et moi avons vu notre amour s\u2019agrandir au fil du temps. Mais d\u00e8s que nous avons d\u00e9cid\u00e9 de fonder un foyer, mes parents m\u2019ont explicitement fait savoir que notre amour est impossible parce que tout simplement je suis Teugue et je dois pas \u00e9pouser une fille de ma caste. Ils m\u2019ont dit qu\u2019ils n’h\u00e9sitent pas \u00e0 rompre avec moi si toutefois j\u2019\u00e9pouse celle que j\u2019aimais. Etant faible et incapable face \u00e0 leur d\u00e9cision, j\u2019ai renonc\u00e9 \u00e0 mon choix pour ne pas leur d\u00e9sob\u00e9ir m\u00eame si \u00e7a n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 facile pour moi. Depuis lors, je n\u2019arrive plus \u00e0 me remettre dans une relation amoureuse \u00bb, confie-t-il.<\/p>\n
Amour vs famille, un choix difficile<\/p>\n
Contrairement \u00e0 Abdou qui a pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 sacrifier son amour pour les beaux yeux de ses parents, Rougui Diallo, la trentaine r\u00e9volue, a suivi le choix du c\u0153ur, contre vents et mar\u00e9es. Femme au foyer, cette Matioud\u00e9 (esclave, en langue Pulaar) a pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 rompre avec ses parents et toute sa famille pour se caser avec l\u2019homme de sa vie qui est issu \u00e9galement d\u2019une famille toucouleur mais de caste noble qu\u2019on appelle les Torodos en Pulaar. Malgr\u00e9 le d\u00e9saccord de leurs familles respectives sur leur union, elle et son mari se sont battus pour imposer leur mariage et construire leur foyer.<\/p>\n
Aujourd\u2019hui, le couple est \u00e0 6 ans de mariage mais vit tr\u00e8s \u00e9loign\u00e9 de leurs familles respectives. \u00ab Je me sens seule m\u00eame si la pr\u00e9sence de mon mari \u00e0 mes c\u00f4t\u00e9s me r\u00e9conforte parfois. Mes parents et ma famille ont tous d\u00e9cid\u00e9 de me tourner le dos parce que tout simplement je me suis mari\u00e9e avec une personne qui n\u2019est pas de la m\u00eame caste que moi \u00bb, d\u00e9plore-t-elle. Mais son choix, elle est loin de le regretter. <\/p>\n
\u00ab J\u2019assume pleinement ce choix m\u00eame si ce n’est pas facile \u00e0 mon niveau car mes parents ont d\u00e9gag\u00e9 toutes responsabilit\u00e9s envers moi. Je n\u2019ai plus personne sur qui compter en cas de besoin et cette situation est pareille du c\u00f4t\u00e9 de mon mari \u00e9galement. Nous vivons dans la m\u00eame situation. Mon mari et moi avons frapp\u00e9 plusieurs fois \u00e0 leurs portes pour des r\u00e9conciliations, mais ils refusent cat\u00e9goriquement de c\u00e9der. Parfois \u00e7a me fait mal de voir mes enfants grandir loin de leur famille et surtout de leurs grands-parents \u00bb, glisse-t-elle dans une grande tristesse.<\/p>\n
L\u2019amour a tous les droits\u2026<\/p>\n
Loin du fardeau de l\u2019amour impossible, Fatima Sylla, 20 ans, \u00e9tudiante \u00e0 l\u2019universit\u00e9 Cheikh Anta Diop de Dakar, n\u2019approuve pas ce genre de pratique discriminatoire \u00e9rig\u00e9e en r\u00e8gle par notre soci\u00e9t\u00e9. En couple, elle n\u2019accorde aucune importance aux probl\u00e8mes de castes. \u00ab Je suis en couple avec quelqu’un. Cependant, j\u2019ignore de quelle caste il est, car \u00e7a n\u2019a aucune importance pour moi \u00bb, lance-t-elle sans sourciller.<\/p>\n
L\u2019essentiel, poursuit-elle, \u00ab c\u2019est qu\u2019on s\u2019aime d\u2019une mani\u00e8re r\u00e9ciproque et qu\u2019on pratique la m\u00eame religion. Actuellement nous sommes sur un projet de mariage mais si toutefois mes parents d\u00e9cident de me s\u00e9parer de lui \u00e0 cause des histoires de castes, je n\u2019h\u00e9siterais pas \u00e0 leur tourner le dos pour vivre avec mon mari m\u00eame si ce choix reste quand m\u00eame difficile \u00e0 assumer. Les parents doivent vraiment avoir un esprit de d\u00e9passement \u00bb.<\/p>\n
Du m\u00eame avis que Fatima, cette jeune maman (elle a requis l\u2019anonymat) qui s\u2019appr\u00eate \u00e0 rejoindre son lieu de travail, interpell\u00e9e en cours de route, fustige la d\u00e9marche de certains parents qui freinent les relations amoureuses de leurs enfants pour des histoires de castes. \u00ab Je trouve que certains parents exag\u00e8rent avec ces histoires de castes. C\u2019est ridicule de sous-estimer les gens \u00e0 ce niveau. De toute fa\u00e7on, mes enfants sont libres de se marier avec qui ils veulent. La seule chose qui compte pour moi c\u2019est la religion; \u00e0 part \u00e7a, les histoires de castes , je m\u2019en fous compl\u00e8tement car la caste ne renseigne aucunement sur la personnalit\u00e9 d\u2019un individu. Il est temps que nous mettions \u00e0 terre ces pratiques destructrices qui ne font que diviser davantage notre soci\u00e9t\u00e9 \u00bb, lance la dame dans tous ses \u00e9tats.<\/p>\n
M\u00eame si les religions musulmane et chr\u00e9tienne convergent dans le m\u00eame sens, ce cri du c\u0153ur de la dame ne trouvera pas de sit\u00f4t un \u00e9cho favorable aupr\u00e8s de l\u2019ancienne g\u00e9n\u00e9ration tr\u00e8s conservatrice. <\/p>\n
La religion oui, mais les traditions d\u2019abord ?<\/p>\n
Ag\u00e9 de 60 ans, Alioune Ndiaye trouv\u00e9 assis sur une chaise devant sa maison, chapelet \u00e0 la main, reste toujours attach\u00e9 aux valeurs traditionnelles m\u00eame si celles-ci entrent en contradiction avec les principes religieux.<\/p>\n
\u00ab Les enfants d\u2019aujourd\u2019hui ne se renseignent plus sur leur culture. Ils vivent dans une extr\u00eame acculturation. Les castes sont une r\u00e9alit\u00e9 ind\u00e9niable dans notre tradition que les enfants doivent imp\u00e9rativement conna\u00eetre. C\u2019est normal que les parents s\u2019impliquent sur le choix amoureux de leurs enfants parce que certaines unions de castes diff\u00e9rentes sont interdites voire maudites par nos anc\u00eatres et \u00e7a, les enfants l\u2019ignorent. Les parents sont donc cens\u00e9s rappeler les enfants \u00e0 l\u2019ordre dans ce cas \u00bb, r\u00e9torque-t-il.<\/p>\n
Une perception qui trahit les pr\u00e9ceptes religieux \u00e0 propos du mariage, de l\u2019avis de Mouhamed Ba, ma\u00eetre coranique r\u00e9sidant \u00e0 Keur Massar. Entour\u00e9 d\u2019une centaine de talib\u00e9s qui r\u00e9citent \u00e0 haute voix le coran dans la cour de sa maison, le ma\u00eetre coranique appelle la soci\u00e9t\u00e9 s\u00e9n\u00e9galaise surtout les parents \u00e0 la retenue. <\/p>\n
\u00ab J\u2019appelle les parents \u00e0 une prise de conscience dans cette affaire. Ils n\u2019ont aucun droit de s\u2019opposer au mariage de leurs enfants pour uniquement des raisons de castes. Nous sommes tous \u00e9gaux devant Dieu. D\u2019ailleurs, il n\u2019est \u00e9crit nulle part dans le coran que deux personnes de castes diff\u00e9rentes ne peuvent pas se marier. L\u2019essentiel, c\u2019est qu\u2019ils soient tous issus de la m\u00eame religion. Sinon le reste c\u2019est des d\u00e9tails \u00bb, analyse-t-il.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
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