Sen24.info – (Dakar) L\u2019astronaute Fran\u00e7ais Thomas Pesquet s\u2019est \u00e9lanc\u00e9 mercredi pour la troisi\u00e8me fois de sa vie dans le vide spatial, aux c\u00f4t\u00e9s de l\u2019Am\u00e9ricain Shane Kimbrough, pour installer un nouveau panneau solaire sur la Station spatiale internationale, une op\u00e9ration complexe et tr\u00e8s physique qui doit durer environ six heures et demie.<\/p>\n
Les deux hommes flottent de nouveau ensemble en apesanteur, apr\u00e8s avoir d\u00e9j\u00e0 effectu\u00e9 deux sorties dans l\u2019espace c\u00f4te \u00e0 c\u00f4te en 2017, accroch\u00e9s \u00e0 la Station spatiale filant \u00e0 400 kilom\u00e8tres au-dessus de la Terre.\u00a0Ils ont mis en route la batterie interne de leur combinaison \u00e0 12H11 GMT, puis ont ouvert l\u2019\u00e9coutille du sas de d\u00e9compression de l\u2019ISS. Thomas Pesquet est sorti dans le vide en premier, suivi de son co-\u00e9quipier.\u00a0Cette sortie extra-v\u00e9hiculaire (\u201cEVA\u201d), la premi\u00e8re depuis leur arriv\u00e9e dans l\u2019ISS fin avril, est in\u00e9dite sur le plan technique.<\/p>\n
Les deux \u201cm\u00e9canos\u201d vont devoir d\u00e9ployer un panneau solaire nouvelle g\u00e9n\u00e9ration, appel\u00e9 iROSA, le premier d\u2019une s\u00e9rie de six panneaux destin\u00e9s \u00e0 augmenter les capacit\u00e9s de production d\u2019\u00e9nergie de l\u2019ISS.\u00a0\u201cOn sort dans le vide, je vais \u00eatre transport\u00e9 par un bras robotique en tenant des panneaux solaires de 3m de long, on va les brancher et retourner dans la Station 6h30 plus tard\u201d, avait tweet\u00e9 Thomas Pesquet quelques heures avant sa sortie.<\/p>\n<\/div>\n
Dimanche, la m\u00eame \u00e9quipe recommencera l\u2019op\u00e9ration pour en installer un deuxi\u00e8me. La paire a \u00e9t\u00e9 livr\u00e9e par un cargo de SpaceX: les panneaux sont pour le moment roul\u00e9s sur eux-m\u00eames, et la mission des astronautes est de les fixer au bon endroit et de les d\u00e9ployer.<\/p>\n<\/div>\n
Avant l\u2019ouverture du sas, la Nasa a montr\u00e9 des images du duo se pr\u00e9parant, engonc\u00e9s dans leurs scaphandres, assist\u00e9s par leurs coll\u00e8gues am\u00e9ricains Megan McArthur et Mark Vande Hei.\u00a0Il s\u2019agit de la 239e sortie spatiale de l\u2019histoire de l\u2019ISS.\u00a0Contrairement aux deux sorties effectu\u00e9es par les m\u00eames co-\u00e9quipiers en 2017, cette fois les r\u00f4les sont invers\u00e9s: Thomas Pesquet est \u201cEVA 1″, Shane Kimbrough \u201cEVA 2″.<\/p>\n<\/div>\n
\u201cLe n\u00b01, c\u2019est le chef en gros. Maintenant je ne suis plus le petit jeune\u201d, avait comment\u00e9 le Fran\u00e7ais de 43 ans. \u201cJ\u2019ai h\u00e2te que Thomas soit dans ce r\u00f4le et d\u2019\u00eatre un bon soutien\u201d, avait d\u00e9clar\u00e9 son coll\u00e8gue de 54 ans.\u00a0Pour l\u2019Am\u00e9ricain, c\u2019est la septi\u00e8me sortie dans l\u2019espace de sa carri\u00e8re.<\/p>\n<\/div>\n
\u201cIl y a une appr\u00e9hension, ce sont des ann\u00e9es de boulot pour des centaines de personnes, on n\u2019a pas envie de faire une erreur et de casser un \u00e9quipement qui a co\u00fbt\u00e9 un million de dollars\u201d, avait confi\u00e9 Thomas Pesquet dans son journal de bord sur la radio France Inter.<\/p>\n<\/div>\n
Les astronautes se r\u00e9partiront les t\u00e2ches durant l\u2019op\u00e9ration, minutieusement chor\u00e9graphi\u00e9e par la Nasa. Objectif: aller d\u00e9ployer les panneaux solaires \u00e0 b\u00e2bord de l\u2019ISS, tout au bout du mastodonte grand comme un terrain de football.\u00a0Thomas Pesquet ira r\u00e9cup\u00e9rer l\u2019objet de 350 kilos, puis, m\u00fb par un bras robotique, longera la Station pour aller le passer \u00e0 son acolyte.\u00a0Accroch\u00e9s au bras par les pieds, ils d\u00e9plieront le panneau et ses 19 m\u00e8tres de long.<\/p>\n<\/div>\n
La journ\u00e9e sera \u00e9prouvante. \u201cUne EVA revient \u00e0 courir un 100 m\u00e8tres sur la dur\u00e9e d\u2019un marathon\u201d, explique \u00e0 l\u2019AFP Herv\u00e9 Stevenin, charg\u00e9 de l\u2019entra\u00eenement \u00e0 ces sorties pour l\u2019Agence spatiale europ\u00e9enne (ESA).\u00a0\u201cTravailler en scaphandre est extr\u00eamement difficile. Tous les sens sont limit\u00e9s, on manque de dext\u00e9rit\u00e9 avec les gants: tenir un outil, c\u2019est comme presser une balle de tennis, des centaines de fois pendant six heures\u201d, d\u00e9crit l\u2019instructeur.<\/p>\n<\/div>\n
Malgr\u00e9 un champ de vision limit\u00e9, les astronautes doivent avoir en permanence une \u201cconscience de leur environnement qui va au-del\u00e0 de la vie de tous les jours\u201d.\u00a0Sans compter l\u2019inconfort: avec le temps de pr\u00e9paration, ils restent engonc\u00e9s une dizaine d\u2019heures dans leur scaphandre, comme dans une \u201cbo\u00eete de conserve\u201d, avec seulement une petite poche d\u2019eau pour boire.\u00a0Aucun danger qu\u2019ils tombent dans le vide, puisqu\u2019une \u201ctriple s\u00e9curit\u00e9\u201d, incluant un c\u00e2ble les reliant en permanence \u00e0 la Station, emp\u00eache le sc\u00e9nario cauchemardesque du film \u201cGravity\u201d de se produire en vrai, rassure l\u2019expert.<\/p>\n<\/div>\n
Des incidents g\u00eanants, voire dangereux, peuvent en revanche survenir, comme la perte d\u2019\u00e9tanch\u00e9it\u00e9 du scaphandre en cas d\u2019impact de micro-m\u00e9t\u00e9orite.\u00a0Mais \u201con n\u2019a pas l\u2019impression de risquer sa vie en permanence\u201d, a t\u00e9moign\u00e9 Thomas Pesquet, pour qui les \u201cEVA\u201d repr\u00e9sentent un \u201cr\u00eave dans le r\u00eave\u201d.\u00a0\u201cOn a l\u2019impression d\u2019\u00eatre fixes, de faire de l\u2019escalade avec une grosse boule qui tourne sous nos pieds. Lors de ma premi\u00e8re sortie, Shane m\u2019avait dit +regarde autour de toi+ parce qu\u2019on n\u2019avait pas lev\u00e9 le nez du guidon. L\u00e0 je vais essayer de le faire\u201d.<\/p>\n
7sur7.be<\/p>\n<\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
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