{"id":13920,"date":"2020-06-13T13:33:28","date_gmt":"2020-06-13T13:33:28","guid":{"rendered":"https:\/\/sen24.info\/?p=13920"},"modified":"2020-06-13T13:45:04","modified_gmt":"2020-06-13T13:45:04","slug":"covid-19-le-virus-qui-a-davantage-appauvri-les-femmes-commercantes-de-ziguinchor","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/sen24.info\/covid-19-le-virus-qui-a-davantage-appauvri-les-femmes-commercantes-de-ziguinchor\/","title":{"rendered":"Reportage\/Covid-19 : le virus qui a davantage appauvri les femmes commer\u00e7antes de Ziguinchor"},"content":{"rendered":"
Sen24.info – (Dakar) Depuis l’av\u00e8nement de la pand\u00e9mie de la covid-19 au S\u00e9n\u00e9gal, le 2 mars 2020 et l\u2019entr\u00e9e en vigueur des mesures barri\u00e8res \u00e9dict\u00e9es par les autorit\u00e9s \u00e9tatiques et sanitaires, les femmes commer\u00e7antes de la capitale m\u00e9ridionale du S\u00e9n\u00e9gal, Ziguinchor, contr\u00e9e en proie \u00e0 un conflit arm\u00e9 qui a d\u00e9structur\u00e9 le tissu \u00e9conomique de cette partie, jadis grenier du S\u00e9n\u00e9gal, disent \u00eatre beaucoup plus appauvries. Leurs chiffres d’affaires ont connu une baisse vertigineuse. Le site d\u2019informations g\u00e9n\u00e9rales, sen24.info bas\u00e9 \u00e0 Dakar, est all\u00e9 \u00e0 la rencontre de ces braves femmes qui ont refus\u00e9 de tendre la main pour survivre. La plupart des veuves qui ont vu leurs maris p\u00e9rir dans le douloureux conflit arm\u00e9 entre le Mouvement des Forces D\u00e9mocratiques de la Casamance (Mfdc) et l\u2019arm\u00e9e nationale, s’activent dans le secteur d’activit\u00e9 \u00e9conomique informelle. <\/p>\n
Reportage : Au march\u00e9 Saint Maure, le plus grand march\u00e9 de la commune, voire de la r\u00e9gion de Ziguinchor, grouille de monde ce jeudi 11 juin 2020. Ce, avec les ouvertures des march\u00e9s apr\u00e8s des mois de fermeture partielle pour \u00e9viter la propagation du virus de la covid-19, quand on sait qu’\u00e0 la date de ce 9 juin 2020, la r\u00e9gion compte une cinquantaine de personnes test\u00e9es positives avec deux d\u00e9c\u00e8s.
\nL\u00e9onie Niouky, notre premier interlocuteur, habitant le populeux quartier de Til\u00e8ne, s’active dans la commercialisation de l\u00e9gumes. \u00abJe suis une commer\u00e7ante, je partais prendre mes marchandises dans les d\u00e9partements d’Oussouye et de Bignona. Mais depuis l’arr\u00eat du transport interd\u00e9partemental et interurbain, je n’arrivais plus \u00e0 sortir de Ziguinchor. Une situation qui m’a conduit actuellement \u00e0 la pauvret\u00e9. J’ai perdu mes chiffres d’affaires et je ne sais plus quoi faire. Les autorit\u00e9s \u00e9tatiques ont maintenant lib\u00e9r\u00e9 le transport, mais j’ai perdu mes fonds de roulement pendant cette crise qui a plomb\u00e9 nos activit\u00e9s. Nous \u00e9tions oblig\u00e9es de d\u00e9penser toutes nos r\u00e9serves pour nourrir nos familles. C’est pourquoi, l’Etat doit nous accompagner, parce que nous sommes un groupe de veuves sans soutien\u00bb, a-t-elle inform\u00e9.
\nMariama Ba, assise \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019elle, fait partie du groupe de veuves. Elle aussi parvient \u00e0 survivre gr\u00e2ce au commerce de fruits. \u00abNous sommes compl\u00e8tement appauvries par les mesures de la lutte contre le nouveau Coronavirus. Je vends des mangues et bananes, entre autres produits sauvages venant de la sous r\u00e9gion et des villages de la Casamance. Avec la covid-19 au S\u00e9n\u00e9gal, les premi\u00e8res mesures prises par les autorit\u00e9s sont certes salutaires, mais elles nous ont oblig\u00e9es \u00e0 rester chez nous. Un v\u00e9ritable manque \u00e0 gagner, alors que nous sommes des responsables de famille. Mon mari est d\u00e9c\u00e9d\u00e9 et c’est moi qui ai la charge de mes enfants.
\nL’Etat est venu en aide \u00e0 presque tous les secteurs de l\u2019\u00e9conomie du pays sans penser \u00e0 nous, femmes, qui ne vivons que du commerce. Aujourd\u2019hui, nous avons repris notre activit\u00e9, mais avec beaucoup de difficult\u00e9s. Car pendant tout le temps que nous sommes rest\u00e9es chez-nous, nous avons \u00e9puis\u00e9 toutes nos \u00e9conomies. Je ne peux plus aller chercher des produits dans les villages\u00bb, a confi\u00e9 Mariama Diallo.
\nA un autre lieu, le quartier des Hlm N\u00e8ma, toujours dans la commune de Ziguinchor, \u00e0 l\u2019Ouest du centre-ville. Ici, se trouve le march\u00e9 \u00abNgu\u00e9lew\u00bb, hautement fr\u00e9quent\u00e9.
\nUn tour dans les \u00e9tals de poissons donne une id\u00e9e sur la situation engendr\u00e9e par le semi confinement impos\u00e9 par la pand\u00e9mie de la covid-19.
\nLes rares vendeuses de poissons, trouv\u00e9es sur les lieux, montrent \u00e0 suffisance les r\u00e9percussions du coronavirus sur l\u2019\u00e9conomie locale.
\n\u00abIl ne reste que sept femmes sur la dizaine \u00e0 vendre quotidiennement du poisson ici, avec la r\u00e9ouverture des march\u00e9s. Depuis jours je vends \u00e0 perte. Car, des clientes \u00e0 moi ne cessent de me demander des faveurs. Je suis oblig\u00e9e de leur vendre le poisson \u00e0 un prix d\u00e9risoire. Avant la convid-19, les poissons que nous vendions, nous venaient, en grade partie, des \u00eeles. Ce qui nous permettait de faire beaucoup de b\u00e9n\u00e9fices. Aujourd\u2019hui, nous sommes oblig\u00e9es de nous contenter des poissons de nos p\u00eacheurs locaux qui nous reviennent tr\u00e8s chers. C\u2019est pourquoi nos chiffres d\u2019affaire sont compl\u00e8tement revus \u00e0 la baisse. Nous sommes impact\u00e9es par le coronavirus. Nous vivons une p\u00e9riode tr\u00e8s dure. Le commerce de poissons n\u2019est plus florissant. Mais avec la r\u00e9ouverture des march\u00e9s, nous ne pouvons pas rester \u00e0 la maison \u00e0 ne rien faire\u00bb, a laiss\u00e9 entendre Anta Coulibaly.
\nA la sortie de ce march\u00e9, se dresse une cantine de produits cosm\u00e9tiques. Une jeune dame de teint noir en est la g\u00e9rante. \u00abJ\u2019ai beaucoup souffert des mesures prises pour lutter contre la covid-19. Je ne pouvais plus passer une commande en provenance de Dakar et de la Gambie voisine. Toutes les routes \u00e9taient ferm\u00e9es. Mes clients de Bignona, d’Oussouye et de Goudomp ne pouvaient plus venir s\u2019approvisionner. M\u00eames ceux en provenance de la Guin\u00e9e Bissau n’arrivaient plus \u00e0 traverser. Une situation tr\u00e8s difficile qui nous a financi\u00e8rement ruin\u00e9es. J\u2019ai jet\u00e9 une partie de mon stock estim\u00e9 \u00e0 plus de 150.000 F Cfa parce qu\u2019il y a certains de mes produits cosm\u00e9tiques qui sont incompatibles avec la chaleur\u00bb, a soutenu Fatou San\u00e9, habitant le quartier p\u00e9riph\u00e9rique de Lydiane.
\n Elle ajoute : \u00abla maladie de la covid-19 a augment\u00e9 la pr\u00e9carit\u00e9 dans cette r\u00e9gion. Les femmes n\u2019ont que le commerce pour survivre. Aujourd\u2019hui, avec le conflit arm\u00e9 qui s\u00e9vit dans cette partie sud du S\u00e9n\u00e9gal, le ch\u00f4mage est devenu end\u00e9mique. Il y avait dans le pass\u00e9 des usines de crevettes qui employaient les femmes. Mais, aujourd\u2019hui, toutes ces entreprises ne sont plus fonctionnelles au grand dam des populations. Le chef de l’\u00c9tat, Macky Sall, doit nous aider. Dans cette partie du S\u00e9n\u00e9gal, le commerce est devenu le seul revenu des femmes pour subvenir aux besoins de leurs familles. Car la plupart est rest\u00e9e sans maris\u00bb.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
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